mercredi 26 janvier 2011

La crise ivoirienne ou le prélude à la guerre Chine Occident

Laurent et Simone Gbagbo
Laurent et Simone Gbagbo

Depuis le début de la crise ivoirienne, tout et son contraire ou presque ont été dits. Les Occidentaux soutiennent presque tous M. Ouattara qu’ils appellent "Président élu" alors que les Africains soutiennent presque tous le président sortant Gbagbo qu’ils désignent par "Président Réélu". Au-delà des choix partisans pour l’un ou l’autre président élu ou réélu, il est intéressant de constater qu’il y a une autre bataille celle là à distance qui est en train de se jouer entre la Chine et l’occident en Cote d’Ivoire. A travers des appuis militaires directs ou indirects.

L’occident défend une vieille idée de l’Afrique dans laquelle il contrôle tout à travers ses hommes de mains et s’accommodent volontiers d’une misère de masse. La Chine est celle qui veut changer la donne et faire de l’Afrique la vitrine de sa puissance économique et militaire hors d’Asie. Ce qui froisse fortement l’Union Européenne et les USA. Mais ces derniers ont-ils la force et l’énergie pour résister longtemps au rouleau compresseur chinois qui a malencontreusement décidé de faire de l’Afrique un des piliers de sa superpuissance en construction ? Exactement comme les USA avaient fait de l’Europe il y a 66 ans.

M. Laurent Gbagbo entrera-t-il dans l'histoire comme un dirigeant médiocre, méchant, valeureux ou éclairé ? Nul ne pourra le dire. Ce que nous savons par contre c'est qu'il est l'homme qui symbolise le mieux les frustrations des Européens et des Africains
Jean-Paul Pougala


Pour les Africains, les deux personnages de notre feuilleton symbolisent deux conceptions opposées de la politique africaine. M. Ouattara, se définit comme « Houphouëtiste », c’est-à dire quelqu’un qui était ouvertement contre les Etats-Unis d’Afrique. En 1963, son mentor Houphouët Boigny était avec l’ancien président Sénégalais Léopold Sedar Senghor les 2 principaux fossoyeurs du rêve de Kwame Nkrumah de créer immédiatement les Etats-Unis d’Afrique. Pour Senghor et Houphouët la relation avec la France était plus importante que toute nécessité d’autonomie africaine. Ce dernier avait alors prononcé la célèbre phrase :
Kwame Nkrumah
Kwame Nkrumah

"Ils disent qu’ils vont unir l’Afrique du Cape au Caire. Il le feront sans nous, sans ma Cote d’Ivoire". La suite on la connaît : l’OUA est née comme une nullité avec un seul programme cher à Senghor et Boigny :"intangibilité des frontières héritées de la colonisation européenne" et adieu le vieux rêve de Nkrumah contenu dans son livre prémonitoire publié en 1961 du titre :

Africa must unite (l’Afrique doit s’unir si elle ne veut pas connaître famine, pauvreté et guerres). Mettre fin à la triste parenthèse de l’OUA était une priorité pour Gbagbo dès son arrivée au pouvoir en 2000 pour passer à la nouvelle Union Africain (en 2002) comme étape intermédiaire vers la création des Etats-Unis d’Afrique. Aujourd’hui, M. Ouattara continue dans la même voie de Houphouët : il ignore les institutions de la Cote d’Ivoire (le conseil Constitutionnel) et préfère attendre sa légitimité de Paris ou de Washington. Il demande à une partie du monde de venir faire la guerre pour tuer une partie du peuple ivoirien.

aucune élection, aucune personne ne mérite qu’il y ait une seule vie de perdue. Les hommes passent, les empires disparaissent. Mais les cicatrices d’une guerre ne finissent jamais. L’Irak peut-il nous servir de leçon ?


Il demande d’affamer les fonctionnaires ivoiriens en les privant de leur salaire. Il demande à la France d’organiser des commandos sous le couvert de la CEDEAO, et comme Houphouët, il n’a jamais expliqué ce qu'il compte offrir à la France en retour. Aux apprentis sorciers de la théorie des guerres éclair, j’ai envie de dire : aucune élection, aucune personne ne mérite qu’il y ait une seule vie de perdue. Les hommes passent, les empires disparaissent. Mais les cicatrices d’une guerre ne finissent jamais. L’Irak peut-il nous servir de leçon ?

Aung San Suu Kyi
Aung San Suu Kyi

Trois exemples hors d’Afrique pour élucider mes propos :

- Le 19 décembre 2010, on a voté en Biélorussie, le président sortant a proclamé qu’il a gagné avec 72% et a aussitôt mis en prison les dirigeants de l’opposition. Y-a-t-il un seul pays Européen qui a menacé ce pays d’utiliser la force pour déloger Alexander Loukachenko au pouvoir depuis 16 ans ? L’Union Européenne n’a prévu aucun plan militaire pour aller déloger le dictateur. La raison est simple : les 27 pays de l’Union Européenne ont à cœur la valeur de la vie de leurs frères et sœurs de la Biélorussie. C’est à chacun de soigner ses intérêts et les Européens considèrent la vie humaine en Biélorussie plus importante qu’un dictateur qui s’en ira tôt ou tard.

- Le Secrétaire Générale des Nations Unies M. Ban Ki-Moon et le Représentant de l’ONU en Cote d’Ivoire M. Y Choi sont tous les deux citoyens d’un pays divisé en deux, la Corée. Il y a un des deux présidents Kim Jong-Il qu’ils disent fou et un danger permanent pour sa propre population et pour ses voisins. Mais pour Kim, M. Y Choi et M. Ban Ki-Moon ont toujours justement prôné la retenue.

l’Angola est le premier partenaire africain de la Chine sur le plan commercial, mais aussi militaire. Et le hasard veut justement que l’Angola soit le pays qui soutient militairement les Forces de Défense et de Sécurité de Laurent Gbagbo


A ceux qui veulent faire la guerre en Cote d’Ivoire j’ai deux questions : En quoi la vie d’un Coréen serait-elle plus précieuse à préserver que celle d’un Ivoirien ? En quoi la mort des populations civiles en cote d’Ivoire serait-elle moins grave qu’en Corée ? En quoi Laurent Gbagbo est-il plus dangereux pour ses voisins que le dirigeant Nord-Coréen M. Kim Jong-Il ? au pouvoir hérité de son père depuis 17 ans et qui lui-même l’avait exercé pendant 46 ans jusqu’à sa mort et qu’il s’apprête à passer à son fils.

- En Birmanie (Myanmar) en 2000 un vainqueur des élections présidentielles a été privé de sa victoire, pire, privé de liberté depuis 10 ans, Mme Aung San Suu Kyi s’est contenté en silence d’un prix Nobel de la paix, sans jamais exiger une quelconque intervention de l’extérieur pour aller déloger les usurpateurs du pouvoir. La victoire de Mme Aung San Suu Kyi validée par la Cour Constitutionnelle Birmane est-elle moins importante que la défaite de M. Ouattara déclarée perdant par le Conseil Constitutionnel de son pays ?

La Chine
La Chine

M. Laurent Gbagbo entrera-t-il dans l'histoire comme un dirigeant médiocre, méchant, valeureux ou éclairé ? Nul ne pourra le dire. Ce que nous savons par contre c’est qu’il est l’homme qui symbolise le mieux les frustrations des Européens et des Africains. La crise Ivoirienne s’est vite transformée en une crise raciale entre les Blancs et les Noirs, entre l’Afrique et l’Europe. Avec cette fois-ci un 3ème larron, la Chine en embuscade.

Le jour précis (17/12/2010) où l’Union Européenne annonçait d’avoir à l’unanimité choisi le camp de Ouattara dans la crise Ivoirienne, contre Laurent Gbagbo, la Chine nous annonçait être devenue le premier partenaire commercial du continent africain en publiant les chiffres de 10 mois d’échanges avec les pays Africains. Il en ressort une augmentation du volume d’affaires à 20 milliards de dollars avec l’Angola faisant de ce pays son premier partenaire africain sur le plan commercial, mais aussi militaire.

Depuis 2007 l’Union Européenne a tout mobilisé pour proposer à la Chine une sorte de triangulaire pour stopper les gigantesques investissements chinois en Afrique


Et le hasard veut justement que l’Angola soit le pays qui soutient militairement les Forces de Défense et de Sécurité de Laurent Gbagbo en Cote d’Ivoire. Et c’est ce même jour que le général Chinois de division Jia Xiaoning, directeur adjoint du bureau des affaires étrangères au ministère chinois de la Défense était reçu en audience au Cameroun par le Président Biya. Ont-ils parlé de la crise ivoirienne ? La chine peut-elle aider financièrement l’Europe pour sortir de la crise économique et accepter qu’elle utilise cet argent pour la combattre en Afrique ?

Photo du mystérieux avion furtif J-20 chinois
Photo du mystérieux avion furtif J-20 chinois

Ce qui est sûr, c’est que c’est un scénario que l’Europe n’avait pas prévu. L'annonce la même semaine de l'entrée en service d'ici quelques années de l’avion chasseur bombardier furtif chinois le Chengdu J-20 est-elle un simple hasard de calendrier ou un message militaire lancé aux USA et à l’Europe ? Le message a été bien reçu à Washington, puisque le nouveau avion militaire furtif F-35 en préparation devant remplacer le F-22 est déjà jugé obsolète et on parle déjà de l’abandon du projet avec des milliers d’emplois à risque, à cause de la nouvelle barre technologique très haute que la Chine vient d’imposer à l’industrie de l’armement américaine jusqu’ici considérée comme la plus avancée du monde.

Selon les experts militaires américains, le J-20 chinois doté de gros missiles antinavires est spécialement conçu pour détruire les nouveaux 10 port avions américains en construction jusqu’en 2058. On comprend dès lors pourquoi le port avion français Mistral qui en ce moment fait route vers Abidjan pour déloger Gbagbo avant la fin du mois de janvier comme nous l’a promis Ouattara, serait détruite par le nouveau J-20 chinois en moins de 5 minutes. Pour l’instant, la Chine ne tirera pas un seul coup dans la crise ivoirienne, mais il y a à parier que la prochaine crise sera très différente, car l’hégémonie européenne qui dure depuis l’an 1.454 en Afrique vit ses dernières heures à Abidjan.

La crise ivoirienne est aussi le prélude d’une longue saison tumultueuse entre l'Afrique et l'Europe qui peine à accepter l'inexorable autonomie effective de l’Afrique, 50 ans après la parodie d’indépendance


La crise ivoirienne qui n’était apparemment au départ qu’un simple démêlé entre Européens et Africains s’est très vite révélée comme l’anticipation de la bataille militaire Chine-Occident qui ne fait que commencer, sur le sol africain. C’est aussi le prélude d’une longue saison tumultueuse entre l’Afrique et l’Europe qui peine à accepter l’inexorable autonomie effective de l’Afrique, 50 ans après la parodie d’indépendance. Les généraux de l’armée chinoise sont en train de défiler un peu partout en Afrique pour tisser des accords de partenariat militaire ; à Pékin, on ne cache plus que le vrai but est de neutraliser toutes les rebellions que l’Europe organisera sur le sol Africain pour les freiner et retarder cette autonomie.

Zhang Ming
Zhang Ming
© www.fmprc.gov.cn

L'arrivée de la Chine sur la scène politique, économique et militaire africaine est en train de se transformer en cauchemar pour l’Europe qui en perd toute sa lucidité. Depuis 2007 l’Union Européenne a tout mobilisé pour proposer à la Chine une sorte de triangulaire pour stopper les gigantesques investissements de la Chine en Afrique. L’ex Commissaire Européen au Développement Louis Michel a fait d’incessants déplacements à Pékin pour faire mille propositions sans succès. L’Europe n’en démord pas pour autant, c’est chacun des 27 qui essaye même en solo.

L'homme le plus recherché à Pékin et qui donne les maux de têtes aux occidentaux s’appelle : Zhang Ming, le "Monsieur Afrique subsaharienne" du ministère chinois des Affaires étrangères. Tous le détestent et tous lui font la cour. Que lui veulent les occidentaux ? Ils lui demandent ni plus ni moins que de faire semblant d’aider l’Afrique, sans vraiment passer à l’action. On lui explique que c’est cela les règles du jeu depuis 5 siècles et qu’il y a très gros à gagner. Que répond-il ? NIET.

La Chine n’est intéressée par aucune triangulaire. L’Afrique qu’on disait marginalisée est remise par la Chine au centre des convoitises. Le président Chinois a visité presque tous les pays africains et certains, 3 ou 4 fois, lorsque les Présidents américains en 8 ans ne visitent que 2 ou 3 pays africains. Et sur les 27 pays de l’Union Européenne, 21 sont dirigés par des présidents qui n’ont jamais mis pied en Afrique.

L’Europe est en train de tomber dans une médiocrité des plus grotesques tentant d’embourgeoiser les Chinois en Afrique et de leur enseigner leurs vieilles recettes mesquines qui ont cloué au sol pendant 50 ans le décollage de l’Afrique, avec des slogans tout aussi burlesques et minables : "L'Union européenne et la Chine se sentent plus près de l'Afrique que tout autre continent."

Dominique Strauss Kahn actuel représentant du FMI
Dominique Strauss Kahn actuel représentant du FMI

Les rares documents que nous avons entre les mains des propositions secrètes européennes à la Chine justifient toute cette panique à bord par l’inquiétude des Européens vis à vis d'un probable surendettement de l’Afrique si la Chine continuait sur cette lancée. Cette thèse est complètement saugrenue. C’est comme si un interdit bancaire allait voir son banquier pour lui expliquer qu’il ne dort pas depuis des semaines parce que son voisin risque de devenir surendetté si cette même banque continuait de lui donner des crédits.

Et le supplie de ne plus traiter directement avec ce voisin, mais de passer par lui afin qu’il filtre et suggère ce qui va bien pour son voisin. Récemment le FMI a refusé un crédit à la RDC au motif que le Congo reçoit des investissements chinois. Edwards Bernays dans son livre "Propagande ou l’art de Manipuler l’opinion publique en démocratie" nous enseigne que la manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique.

Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le monde. L’Union Africaine doit reprendre la main en Cote d’Ivoire pour que le gouvernement invisible de l’Europe n’entrave, ne déstabilise et n’enlève à l’Afrique une des pièces maîtresses du puzzle (la Cote d’Ivoire) dont elle aura besoin pour former et bâtir le mosaïque des Etats-Unis d’Afrique. Si aujourd’hui la Cote d’Ivoire est sacrifiée pour offrir à l’Europe une consolation de répit dans sa guerre commerciale et industrielle perdue d’avance avec la Chine (comme le diktat chinois sur les terres rares), demain à qui le tour ?

Ban Ki Moon, actuel secrétaire général de l'ONU
Ban Ki Moon, actuel secrétaire général de l'ONU
© nandomedia.com

La crise ivoirienne aura pour le moins, le mérite de nous donner plusieurs enseignements :

- L'ONU est une boite vide qui nécessite une complète refonte. Cette organisation est en train de se transformer en instrument de déstabilisation des nations et l’initiatrice des guerres civiles plutôt que d’être un instrument de pacification des peuples comme elle a été originellement conçue.

- La finalisation des Etats-Unis d’Afrique est un impératif qui ne peut plus attendre. Tout le processus de la fédération africaine en cours doit être accéléré pour ne pas laisser l’espace aux vieux démons de l’Afrique de faire repartir un nouveau cycle de violences, de guerres et donc de déstabilisation du continent contribuant ainsi comme durant les 50 ans précédents à détourner l’attention des vrais enjeux et des objectifs de création du bonheur pour les populations africaines.

- L'entrainement pour la première guerre mondiale du 21ème siècle entre l’Occident (Europe/USA) et la Chine se fera très probablement sur le sol africain. Le déclin des premiers ne les prive pas de l’instinct d’arrogance habituelle pour continuer d’humilier la seconde en lui intimant ce qu’elle doit faire en Afrique, sur la dévaluation du Yuan. Le ridicule ne tue pas. Ce sont les pays qui se sont de trompés de politique et sont responsables d’une crise financière mondiale, qui prétendent de donner des leçons à la Chine qui elle a été vertueuse dans sa gestion. Il y a une ligne rouge que tôt ou tard l’occident va traverser et ce jour là, cela va faire : Boum ! Et c’est pour ce Boum que l’Afrique sert aujourd’hui à l’un et à l’autre de terrain d’entrainement.

Conclusion
Alassane Ouattara
Alassane Ouattara
© reuters

Il me plait de conclure avec ces deux extraits de commentaires sur la crise ivoirienne :

1- "Les colonialistes ont toujours un masque. Ils ne disent jamais du bien de vous. Ils pillent vos ressources naturelles. Ils ont commis des génocides à l’égard des Indiens d’Amérique, détruit des civilisations comme celle des Aztèques. Au nom de la liberté du commerce, ils ont imposé à la Chine trois guerres d’opium. Au nom de l'esclavage, ils sont venus imposer le travail forcé en Afrique. Aujourd’hui, c’est au nom de la justice internationale qu’ils interviennent en Cote d’Ivoire. Quelle est cette justice Internationale ? Les magistrats du Tribunal Pénal International sont atteints de ce qu’on appelle un daltonisme au noir. Le dalton ne voit pas certaines couleurs.

Ils ne voient que le noir. Si vous allez à la Cour internationale, tous les inculpés sont noirs, pas parce qu’il ne s’est rien passé à Gaza, pas parce qu’il ne s’est rien passé à la prison d’Abugraïb. La question que je me pose maintenant est : Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle cela ? Je ne dis pas que tout le monde est innocent, mais si ces gens sont coupables, c’est aux Africains de les juger. Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle que ses dirigeants soient jugés par une bande de cosmopolites qui la méprisent". Jacques Vergès Avocat Français (ancien défenseur du leader Serbe Milosevic au TPI).


2- "Derrière le maintien ou non de Gbagbo au pouvoir se joue le contrôle du Golfe de Guinée, cet Eldorado pétrolier que Français ou Américains, en perte de vitesse dans le monde arabe, et unis pour cette fois, ne souhaitent pas voir passer en d’autres mains. A leurs yeux, Alassane Ouattara, ami personnel de Sarkozy, ancien directeur du FMI et gestionnaire libéral, représente un interlocuteur beaucoup plus crédible que Gbagbo le nationaliste". Colette Braeckman, journaliste au quotidien belge Le Soir. Née en 1946, grand reporter, elle collabore aussi au "Monde Diplomatique"

Voilà pourquoi à mon avis il n'y a jamais eu d’élection en Côte d’Ivoire, mais une parodie d’élection. Avec 300 milliards de Francs des Ivoiriens que l’Onu a jeté par la fenêtre pour un simulacre d’élection on aurait pu construire 300 hôpitaux, 1000 écoles, 50 Universités, 3.000 crèches, 5.000 dispensaires.

(*) Jean-Paul Pougala est Camerounais co-auteur du livre : L’Afrique, l’Europe et la Démocratie Internationale (ed. Federop 1990) et professeur à l’Université de la Diplomatie de Genève en Suisse
Par Jean-Paul Pougala

Email

pougala@gmail.com

mardi 21 décembre 2010

« Côte d’Ivoire : un cas d’école… »


Cela fait plus de deux semaines que ça dure, faut que je m’exprime…

Le 28 novembre 2010, deuxième tour des élections présidentielles tant attendues en Côte d’Ivoire.

Le 2 décembre 2010, Gbagbo est déclaré victorieux par le Conseil Constitutionnel de son pays et Ouattara est déclaré victorieux par la Commission Electorale Indépendante. Un pays pour deux Présidents ça fait du bordel. Il ne faut pas être Einstein ou politologue pour le deviner.

Je ne suis ni pro-Ouattara ni pro-Gbagbo,

Je suis pro-indépendance et pro-souveraineté.

Je ne suis ni pro-Conseil Constitutionnel, ni pro-Commission Electorale Indépendante,

Je suis contre l’ingérence dans les institutions d’un pays.

Telle est ma position, affirmée et assumée. Je regrette celle de l’Union Africaine (qui assiste à la prestation de serment de Gbagbo puis se rétracte) et de la CEDEAO car, comme la Communauté Internationale, ils ne respectent pas les institutions et la souveraineté nationale de la Côte d’Ivoire. Quand à Wade il aurait mieux fait de se taire et attendre son tour en 2012.

Et qu’on ne vienne pas me dire que la manière dont Gbagbo a pris la Côte d’Ivoire est anti-démocratique et que c’est pour cela que la communauté internationale réagit ainsi car la démocratie on en parle et on en veut quand ça nous arrange et on critique le Président anti-démocratiquement élu quand on le peut. Eh ouais, Poutine lui on ne lui dit rien mais on décroche son téléphone, on compose son numéro et on le félicite. Il n’est pas Président mais c’est comme si. Tandja au Niger aurait pu prendre exemple sur lui.

Dans le même temps Compaoré, communément appelé l’Homme de la France et pendant un moment le médiateur de la crise ivoirienne, est réélu au Burkina. Des fraudes sont constatées mais il passe. 23 ans de pouvoir et surtout il à la France derrière lui. Donc les fraudes, on s’en balance. Vive la françafrique ! Quand un Président fait l’affaire ce n’est pas grave s’il n’y a pas la démocratie dans son pays, il peut rester tant qu’il veut au pouvoir, jusqu’à sa mort et ensuite transmettre le relais à son fils biologique ou spirituel. Ça sent un scénario déjà vu, vous reconnaîtrez Omar et Ali Bongo du Gabon.

Gbagbo, tu ne fais pas l’affaire de la françafrique. Elle a eu raison de Bockel, et de Marion et Rot avant lui, et veut avoir raison de toi. Pourquoi ? Réponse simple, beaucoup d’intérêts économiques français en Côte d’Ivoire. Bolloré sait de quoi je parle et est embêté comme certains partis et politiques français pour qui les croisières en Yacht risquent de rester des agréables souvenirs. Hein, Sarko !?

Ouattara, si tu aimes tant ton pays, n’envoies pas tes compatriotes à la mort en leur demandant de marcher sur la RTI quand tu sais que tu n’as pas le soutien de l’armée. Prends exemple sur IBK au Mali en 1992 et retentes ta chance la prochaine fois.

Alpha Condé tu n’y échapperas pas, tu as eu la chance que Gbagbo n’a pas eu, la communauté internationale a fait fi des fraudes qu’il y a eu lors du deuxième tour des premières élections démocratiques guinéennes et Diallo t’as laissé le pouvoir sans trop d’histoires.

Communauté internationale, tu ne vaux rien et n’est pas crédible. En janvier 2009, tu t’insurgeait bien tard contre les massacres de Palestiniens par l’armée israélienne à Gaza et ce fut en vain. Aujourd’hui tu t’insurges contre le Président ivoirien et tu veux qu’on te prenne au sérieux. Ah oui, j’ai oublié, l’Afrique est le terrain où tu fais le plus de bruit, où tu sais mieux t’insurger, où tu es la mieux écoutée, et où tu mets tes menaces d’arrêt de la coopération (partielle en attendant le retour « à l’ordre démocratique ») en exécution. Normal, l’Afrique, après colonisations, indépendances et politiques économiques bidon (plans d’ajustement structurels), a été mis sous perfusion et son traitement est la coopération.

Certains diront que ce texte est simpliste et critique pour une situation complexe dont je ne maîtrise pas tous les éléments et enjeux, moi je le trouve réaliste. Le problème en Côte d’Ivoire est d’abord politique ou c’est plutôt un jeu de politiques où chacun cherche à préserver ses intérêts économiques. Pour camoufler cela et préserver ses intérêts, on se sert des différences ethniques et religieuses pour diviser et remonter le peuple. Diviser pour mieux régner est un concept gagnant et pas seulement en politique.

Si tu partages ce que je dis tu peux diffuser ce texte et si ce n’est pas le cas, je reste ouverte aux discussions…

Coudy

lundi 13 décembre 2010

La Côte d'Ivoire appartient aux Ivoiriens dans tous les cas.







Quelque soit ce qui se passe en Côte d'Ivoire aucun Etat au monde n'a le droit de défendre un candidat. Cela est réservé aux IVOIRIENS. Ceux qui parlent de s’entre-tuer, c'est pas bon c'est sur.Personne ne le souhaite. Sauf la communauté internationale(la France en particulier) qui donne à Ouattara sa seule arme en le soutenant. La communauté internationale n'a qu'à ne pas soutenir Ouattara bec et ongles. Et elle verra que comme Togo ou au Burkina Faso, tout se passera bien. Par ailleurs, il y a bien eu bourrage des urnes dans les régions contestées par Gbagbo.

Mais la communautée Internationale refuse d'accepter et soutient, pousse Ouattara car avec Gbagbo pas de FrançAfrique. Comme avec Tandja, pas de FrançAfrique, comme avec Sankara pas de FrançAfrique. Au Gabon, parceque avec Ali Bongo, c'est la continuité de la FrançAfrique, les occidentaux(la France en particulier) l'a soutenu et il avait pourtant volé la victoire. C'est une information officielle connue des services de renseignement. Pour peu que vous souhaitez savoir ce qui se passe chez vous, les dormeurs. Mais c'est trop dur de regarder la réalité en face. fermer les yeux. D'autres part, je rappelle aux illuminés de la démocratie en Afrique, que quand les rwandais se massacraient, vos mêmes démocrates occidentaux étaient là. Ils n'ont pas bougé le petit doigt.Il existe un musée au Rwanda, où des photos montrant des miliciens machette à la main avec des officiers français sont exposées. Kagame, un des hommes fort du continent a montré la photo à Sarkozy et la France l'a reconnu officiellement et présenter ses excuses. C'est passé au info de 20h, les dormeurs. Quand Jean pierre fabre, au Togo, s'est fait volé sa victoire. Vos démocrates étaient tjrs là. Mais ils n'ont pas levé le petit doigt. Parceque le petit Eyadema s'est la continuité de la FrançAfrique.

Ceux qui entretiennent les dictatures et les coup d'Etat en Afrique, ce sont eux qui vont nous apprendre la démocratie? L'humanisme de la renaissance, au 18ième siècle fut à la base de la démocratie contemporaine. Mais on pourrait remonter à l'antiquité, pour trouver son origine dans les Etats sumériens et greco-romains. Mes frères, la démocratie, est une vieille fille. Et pourtant, Ces principes n'ont pas empêchés que l'on subisse l'esclavage pendant 4 siècles et la colonisation française pendant 217 ans. Pourquoi? parceque, ces gens là que vous aimez tant singer en tout, ne pensent qu'à la puissance de leur Etat. c'est pour ça que la France est la 4 ième puissance au monde. Et nous, les dormeurs quand allons nous ne penser qu'à nos Etats?

mardi 16 novembre 2010

LA MORT D’UN ETAT…..


Après que la sécurité dans le Nord du pays ait été vendue. Gifle à l’armée Nigerienne. Areva est prête à ouvrir à la Chine l'exploitation de la mine d'Imouraren du Niger. Deuxième étape de la destruction de la souveraineté de l’Etat du Niger.

Les gens circulent, papotent, vaguent à leur occupation sans aucune inquiétude. Comme ci de rien n’était. Et pourtant, ceci est une information très grave.

Quand la chine s’en va directement traiter avec Areva en contournant le Niger. Quand des gens qui sont sensés à cause de nous être concurrents, se mettent ensemble. C’est très dangereux pour le pays. Et pour cause, les chinois contournent l’Etat du Niger pour traiter directement avec Areva, cela veut juste dire que le niger n’est pas en ce domaine un interlocuteur fiable ou viable pour la chine. On le sait tous, en affaire, il faut toujours négocier avec celui qui détient le pouvoir de décision. Il apparaît donc ici que le Niger n’a aucun pouvoir de décision par rapport à l’Uranium. Sauf que le Niger c’est un Etat. S’il n’a aucun pouvoir de décision c’est très grave. Cela veut dire que cet Etat est inexistant. Si pour acheter une parcelle de ta maison, il faut aller voir un voisin, ce que tu es inexistant et tes héritiers aussi.

La chine s’est rendu compte finalement que pour jouir des bonnes choses du Niger, il ne suffit pas que d’avoir les dirigeants du pays dans le creux de sa main. La preuve, ils ont engraissés tous les dirigeants du pays, ceux au pouvoir comme ceux de l’opposition. Mais rien n’y fait. La seule manière de sécuriser leur investissement au Niger par rapport à l’instabilité politique dans le pays, et les changements de régime versatile, c’est de se rapprocher des acteurs les stables et plus permanents du pays, les intérêts français. Et implicitement les promoteurs de ces instabilités.

Les promoteurs implicites de notre instabilité ?? Sinon pourquoi aucune instabilité ne les a jamais inquiétés……???? Tous les régimes partent mais la france reste….faite la remarque.

Agacée d’être au gré des régimes politiques, la chine veut pérenniser ses positions au Niger. La chine a choisi donc de traiter avec la France métropole face à la colonie du Niger, avec le boss Sarkozy face aux dirigeants Nigériens larbins de la France.

C’est la lecture qu’il faudrait avoir de la dernière visite de Hu Jin Tao en France. Visite à la sortie de laquelle, Areva s’est dit prête à ouvrir à la Chine l'exploitation de la mine d'Imouraren du Niger.

Mais comme nous le savons tous, tous ce qui est sur le sol et dans le sous sol du territoire du Niger est la propriété de l’Etat du Niger. Aucune personne physique ou morale ne peut se prévaloir de cette propriété et encore moins pouvoir les céder.

Ibrahim Chaibou D.I

lundi 8 novembre 2010

www.jeuneafrique.com
Jeuneafrique.com : , Le numéro un mondial du nucléaire Areva est prêt à ouvrir à un partenaire chinois l'exploitation de la mine d'uranium d'Imouraren, dans le nord-ouest du Niger, dont elle est partiellement propriétaire.

Ibrahim Chaibou Dan-Inna
Foutaises!!!!! Et si le nigérien était un mouton???? La liberté s'acquiert par la force. L'indépendance ne se donne pas, elle s'arrache. Le 3 août 1960, la colonisation a pris de le nom de coopération pour anticiper la démocratie. Parce que sinon, tous les Africains de l'ouest seront des citoyens français et De Gaulle ne pouvait accepter cette idée. Tu imagines moi cheveux crépus et nez épaté, superbe couleur de peau ébène cirée, pouvant briguer le fauteuil présidentiel français...? Un haoussa ou un bantou avec les droits et devoirs qu'un alsacien ? C'est ce que supposait l'Afrique Occidentale Française. Chez eux, actuellement tu dois t’intégrer, renier tes origines pour avoir le minimum...Quels sont les droits de nos émigrés en France? Quelle est leur situation? Des partis extrémistes pour chasser le noir, l'arabe et le musulman dans toute l’Europe...Et dans le même temps que font les blancs becs en Afrique, particulièrement au Niger? Ils sont à l'aise chez nous et pas nous chez eux... sommes nous vivants? avons nous une conscient de nous? trahisons et trahisons, nos dirigeants nous trahissent. Nous abattrons les traîtres pour la liberté de notre peuple. Nous nous affranchirons pour l'éternité. L'insurrection est en marche....

Hama Amadou
Tres belle reponse cher ami! Je partage ces frustrations avec vous et je penses que c'est vraie. Cependant, nous avons entendue ces genres de frustrations depuis un siecle maintnant. Allons-nous continuer de perdre notre temps sur de telle considerations ou allons nous joindre a ce qui ont prit des actes concrets pour un changement rapide et meilleurs pour nos peuple. Moi je ne suis pas de ceux qui pensent que la misere et ses corolaires sont une fatalite. Au contraire, je pense que nous avont la responsabilite de nous resaisir pour un Niger meilleurs. Je ne doute ni de nos capacites ni de notre voloonte a y faire face!

Ibrahim Chaibou Dan-Inna
Mon frère, ouvre les yeux. Sais tu qu'il existe une politique médiatique qui a pour but de ne pas mettre la lumière sur le niger...? Sinon pourquoi jusqu'à présent les gens ignorent le niger?? parce qu'on veut qu'il en soit ainsi. Toute personne qui vient au Niger, te dira qu'on n'est pas pauvre. Mais la meilleure manière de nous ghettoiser, c'est de faire de nous un pays à part. Regarde le référendum, c'est une réussite mais qui en parle??? On fait de nous ce qu'on veut. Dieu nous a t'il fait pour être des sous fifre des français, pour fournir la france en uranium?? Sérieusement, tu sens dans notre pays une volonté des gouvernants d'amener le pays vers une destination...??? tu sens qu'on est maître de notre destin nationale?? sans blague...

Ibrahim Chaibou Dan-Inna La France est prête à vous envahir pour sécuriser l'avenir des français ( 300 soldats français en attente au Burkina Faso). Et nous, que faisons pour la sécurité des nigériens? nous dormons sans stress...Sheeeeeba nigérien!

Ibrahim Chaibou Dan-Inna
actuellement l'espoir des nigériens, vous me direz ce sont les prochaines élections... mais quelles sont les probabilités de votre avenir nationale??? Hama vendu au parti de Sarkozy ou mahamadou Issoufou vendu aux socialistes???? Question à 1millions de CFA: qui de ces deux vendus pourra permettre au Niger de jouir de ses ressources naturelles pour les nigériens et non plus les français?? Dépuis DIORI jusqu'à Tandja, la source des coup d'Etat dans notre pays, c'est la problématique de disposer librement de l'uranium pour l'intérêt de notre pays. Et les derniers complots de coup sont aussi et tjr dans cette logique. Salou Djibo en sait quelque chose. C'est pour ça qu'il a anticipé sur le coup d'Etat en enfermant les potentiels militaires pouvant être utiliser pour le déboulonner. Et aller savoir pourquoi, il faut le déboulonner???Question à 2millions de Cfa: Uranium.....?

mardi 12 octobre 2010

Un milliard de personnes ont faim dans le monde ( Le Niger ?)


La faim dans le monde touche un milliard de personnes et prend des proportions inquiétantes dans près d'une trentaine de pays, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), publié lundi 11 octobre. Sur 122 pays en développement étudiés, la faim atteint des niveaux "alarmants" dans 25 pays, notamment en République démocratique du Congo (RDC), au Burundi, au Tchad et en Erythrée.

L'indice mesurant la faim dans le monde est calculé à partir de trois indicateurs : la proportion de la population sous-alimentée, l'insuffisance pondérale infantile et le taux de mortalité infantile. L'indice classe les pays sur une échelle de 0 à 100, 100 représentant le pire. Selon cet indice, la faim atteint un niveau "alarmant" à partir de 20 et "extrêmement préoccupant" à partir de 30. A l'exception de Haïti et du Yemen, tous les pays dans lesquels cet indice a atteint un niveau "alarmant" se trouvent en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud.

La RDC se situe au-dessus de 40 sur cette échelle. "Les conflits qui perdurent depuis la fin des années 1990 ont provoqué un effondrement de l'économie, des déplacements massifs de population et une situation chronique d'insuffisance alimentaire" en RDC, explique le rapport. "L'accès à la nourriture et sa disponibilité se sont détériorés à la suite de la chute de la production agricole et les régions reculées sont devenues encore plus isolées en raison de la grande pauvreté des infrastructures", ajoute le document.

Les 25 pays où la situation est "alarmante" sont par, ordre de gravité croissant, le Népal, la Tanzanie, le Cambodge, le Soudan, le Zimbabwe, le Burkina Faso, le Togo, la Guinée-Bissau, le Rwanda, Djibouti, le Mozambique, l'Inde, le Bangladesh, le Liberia, la Zambie, le Timor oriental, le Niger, l'Angola, le Yemen, la République centrafricaine, Madagascar, les Comores, Haïti, la Sierra Leone et l'Ethiopie.

Vu ici:

http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/10/11/un-milliard-de-personnes-ont-faim-dans-le-monde_1423503_3224.html

LEMONDE.FR avec AFP | 11.10.10 | 15h52 Mis à jour le 11.10.10 | 15h52

mercredi 22 septembre 2010

Uranium nigérien: offre soumise à condition




Pendant des décennies, les autorités françaises ont vendu à leur opinion publique des « contrats d’assurance» garantissant le bonheur énergétique absolu par le nucléaire. Les commerciaux avaient indiqué, mais en très petits caractères, que cette offre était soumise à condition : le cas du Niger.
La condition de ces contrats est aujourd’hui connue du grand public, c’est la sécurité des approvisionnements. Elle est impossible à garantir ad vitam eternam dans ces « anciennes colonies lointaines, pauvres et sans voix, ni loi » si la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) se limite aux discours sur papier glacé. Depuis quelques années, l’uranium nigérien raconte son histoire à travers les crises, mais on l’écoute mal et on le comprend mal, peut-être parce qu’il parle une autre langue.


C’est une femme, vieille à 40 ans, entourée de gamins déshydratés, pieds nus, qui sonne au portail d’un building estampillé AREVA, parce que l’eau, la terre et les aliments sont souillés, parce que ses enfants sont victimes des malnutritions, parce qu’elle se sent la légitimité de demander des comptes à ces gens trop propres et trop occupés qui n’ouvriront pas au motif qu’ils ont « tout régler avec les autorités ». Cette histoire désormais traduite en français porte en elle les germes de l’insécurité. Sa moralité ne justifie pas tout, certes, mais elle tente de tout légitimer ; et là réside l’autre danger.

Lorsqu’en juillet 2007, j’ai été convié à travailler pour la première sur « le dossier Areva au Niger » en compagnie de trois autres conseils en intelligence économique dont deux Français et un Portugais, le briefing m’a immédiatement connecté à un schéma similaire que nos lecteurs connaissent bien: le Delta du Niger. La mission à nous confiée était d’autant plus excitante que ses findings restent d’actualité aujourd’hui : il fallait se mettre sous la peau des « opposants » à Areva au Niger (concurrents, gouvernement, Ong, populations locales et leaders d’opinion), respirer comme eux, penser comme eux, argumenter comme eux, planifier comme eux. C’est extraordinaire de voir la batterie de mesures que nous avions rassemblées, sans être Nigériens, qui pouvaient fragiliser le client. Des images de sources d’eau polluée aux enfants malnutris, etc., rien dans ce décor ne laissait indifférend. Nos recommandations ont peut-être contribué à la signature, début 2009, de l’accord d’Imouraren portant sur 1,2 milliard d’euros d’investissements pour une production annuelle de 5000 tonnes, mais elles n’ont visiblement pas aidé à solutionner les questions liées à la RSE, hélas !

Depuis les turbulences de 2007 qui ont conduit à la rédaction de notre rapport, Areva a pourtant fait de nombreux efforts pour améliorer son image au Niger. Gros inconvénient cependant, un vieux réflexe qui, depuis plus de 50 ans, colle à la classe dirigeante française : un intérêt trop marqué pour une certaine élite (celle qui décide dans les pays d’Afrique riches en ressources stratégiques), au détriment des classes populaires locales. Quand mes clients énarques me disent : « mais enfin, Guy, c’est bien le gouvernement qui signe ces contrats ! », je leur réponds : « c’est aussi vrai que ce sont les pauvres qui cassent et mettent en péril les approvisionnements. Il faut trouver le juste milieu...» Aujourd’hui, Areva se targue d’avoir construit deux hôpitaux aux standards internationaux qui « réalisent 200 000 actes de soins gratuits » chaque année. C’est bien, mais c’est encore largement insuffisant, d’autant que le danger qu’on redoutait le plus durant l’été 2007 pointe son nez : que les extrémistes fassent leur lit des frustrations locales et usurpent ainsi la légitimité d’une cause qui n’est pas la leur.

Bon gré mal gré, « les petites gens du Niger » s’invitent progressivement dans le débat public international sur le nucléaire, comme un enfant qu’on a toujours caché aux visiteurs. Mais à quel prix ? Il faudra du temps et de la patience pour construire un triangle vertueux entre AREVA, les autorités nigériennes et ses populations ; cela passe par une révolution dans la pensée des dirigeants. Et le cas d’Areva n’est pas isolé. Loin s’en faut. Plus que jamais, les industriels internationaux prennent un risque insensé en essayant d’exploiter les ressources naturelles des pays pauvres où les populations locales leur sont ouvertement hostiles.

GUY GWETH, CONSEIL EN INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE, GWETHMARSHALL CONSULTING.

lundi 26 juillet 2010

Un grand pas dans la lutte contre la corruption


Les entreprises d'extraction cotées à la Bourse américaine seront désormais tenues de rendre publiques les commissions qu’elles versent aux gouvernements pour exploiter leurs ressources. Cette mesure, qui vient d’être adoptée par le Congrès des Etats-Unis, est saluée par le Financial Times comme une étape importante dans la lutte contre la corruption.



Aucune loi ne peut être adoptée par le Congrès américain sans être accompagnée de fragments de textes sans aucun rapport avec le projet initial. Toutefois, dans le cas du projet Dodd-Franck sur la réforme financière, cette cuisine politique a permis l'introduction d'un additif particulièrement appétissant : une nouvelle obligation de transparence pour les compagnies pétrolières, gazières et minières.

La loi, présentée par les sénateurs Benjamin Cardin et Richard Lugar, oblige toute entreprise américaine menant, où que ce soit dans le monde, des activités dans l'industrie du pétrole, du gaz ou des minéraux à indiquer dans son rapport annuel le montant de ses contributions à la Securities and Exchange Commission [le gendarme de la Bourse américaine]. Si elles veulent avoir accès aux marchés des capitaux américains, les entreprises - nationales et étrangères - devront publier toutes les redevances, taxes et autres paiements effectués projet par projet, pays par pays.

Avec cette initiative, le Congrès américain ajoute le poids de la loi aux critères de transparence déjà existants dans l'industrie : le texte fait explicitement référence à l'Initiative - volontaire - sur la transparence des industries extractives (ITIE). Cela fait longtemps que la société civile a fait du durcissement de ces critères de transparence une obligation légale et non plus seulement morale.

Les raisons ne manquent pas. Trop souvent, la présence de réserves pétrolières ou minérales dans un pays se traduit par une aggravation de la pauvreté alors que les revenus liés à l'extraction encouragent le gaspillage et la corruption, et alimentent les conflits violents. L'opacité dans les comptes des entreprises s'accompagne régulièrement de complicité avec des dirigeants trahissant les intérêts de leur propre peuple. La transparence ne suffit pas à elle seule à résoudre tous ces problèmes, mais elle contribue à les identifier et à y remédier. Voilà qui servirait les intérêts américains en matière de sécurité nationale, car les Etats-Unis importent une part importante de leur pétrole auprès de pays aux mains de gouvernements véreux.

Certaines entreprises se sont opposées à cette initiative. Elle ne représente pourtant pas un lourd fardeau pour les industries minières et pétrolières qui soutiennent déjà l'ITIE. En réalité, une obligation légale bénéficiera à toute l'industrie en forçant les sociétés les moins scrupuleuses à respecter des standards plus élevés. Ces entreprises dépendent tellement des financements américains que c'est l'immense majorité des multinationales du secteur qui sera concernée.

L'argument selon lequel il deviendra plus difficile de rivaliser avec des entreprises publiques [donc non cotées] moins transparentes n'est guère convaincant. Les grands groupes nord-américains et européens, mais également le brésilen Petrobras, possèdent une technologie et un savoir-faire supérieurs à toute entreprise publique. Il est de toute manière préférable d'éviter de s'implanter dans un pays où le pouvoir n'accueille à bras ouverts que les entreprises qui pourront l'aider à piller les richesses nationales.

Même s'ils n'attaquent pas de front, les Etats-Unis ont encore une fois repris la main dans la lutte contre la corruption. Le reste du monde doit à présent suivre.

Copier sur www.courrierinternational.com

lundi 12 avril 2010

NIGEROIS, NIGEROISE







Bonjour Cher compatriotes, En cette occasion solennelle, je suis fière de vous informer que désormais vous êtes tous, hommes et femmes, vieux et jeunes, riches et pauvres, citoyens du Niger des "NIGEROIS".



Aujourd'hui Lundi le 12 Avril 2010 à 7h 55, j'ai lu un mail qui m'a été envoyé par Cheikh Boureima Abdou Daouda, éminent prédicateur, Imam de vendredi de la mosquée de l'université Abdou Moumouni de Niamey et actuellement membre du Conseil Consultatif National. Il a fait part dans son email du poids de leur responsabilité dans ce Conseil pour le peuple du Niger. Ce qui se comprend pour toutes personnes de ce pays éprise de justice, de paix et d'ambition pour ce pays. Mais ce qui m'a le plus marqué, ce qu'il a désigné les citoyens du Niger avec le terme "NIGEROIS". Au debut, j'ai pensé à une erreur. Dans la suite de l'article, il a eu à le répéter une deuxième fois.

J'ai trouvé que c'est un excellent qualificatif digne des petits fils de rois et guerriers que nous sommes. Je pense qu'il est nécessaire que nous choisissons, en toute chose, ce qui est meilleur, honorable et digne. Et surtout plus conforme à ce qui doit être les aspirations, les valeurs d'un peuple digne. Faisons notre révolution. Changeons ce qui n'est pas bien par ce qui est meilleur. Êtes-vous prêts à accepter le changement? le Vrai, le profond, le juste, le progressiste, celui qui unit, qui rend fière......

De notre capacité à accepter ce nouveau qualificatif dépendra toutes les améliorations que nous souhaitons apporter à la vie politique et économique de notre société. En ce sens que, de la même façon que nous pouvons nous changer de qualificatif, nous pouvons aussi changer tous ce qui nous concerne dans quelques pans que ce soit de notre vie en tant que peuple. Nous sommes libres de nous appeler comme nous le voulons. Qui nous a donné le nom par lequel, jusque là, nous nous sommes appelés? En ce cinquantenaire de notre indépendance, nous devons être les seuls à décider en toute chose ce qui est bien pour nous. Et si nous décidons de nous appeler nigerois qui nous l’en empechera?



Cheikh Boureima Abdou Daouda a trouvé que c'était meilleur de s'appeler nigerois et moi aussi. je suis fière d'être nigerois. Et vous?




Fraternellement,
Ibrahim Chaibou Dan-Inna