mardi 21 décembre 2010

« Côte d’Ivoire : un cas d’école… »


Cela fait plus de deux semaines que ça dure, faut que je m’exprime…

Le 28 novembre 2010, deuxième tour des élections présidentielles tant attendues en Côte d’Ivoire.

Le 2 décembre 2010, Gbagbo est déclaré victorieux par le Conseil Constitutionnel de son pays et Ouattara est déclaré victorieux par la Commission Electorale Indépendante. Un pays pour deux Présidents ça fait du bordel. Il ne faut pas être Einstein ou politologue pour le deviner.

Je ne suis ni pro-Ouattara ni pro-Gbagbo,

Je suis pro-indépendance et pro-souveraineté.

Je ne suis ni pro-Conseil Constitutionnel, ni pro-Commission Electorale Indépendante,

Je suis contre l’ingérence dans les institutions d’un pays.

Telle est ma position, affirmée et assumée. Je regrette celle de l’Union Africaine (qui assiste à la prestation de serment de Gbagbo puis se rétracte) et de la CEDEAO car, comme la Communauté Internationale, ils ne respectent pas les institutions et la souveraineté nationale de la Côte d’Ivoire. Quand à Wade il aurait mieux fait de se taire et attendre son tour en 2012.

Et qu’on ne vienne pas me dire que la manière dont Gbagbo a pris la Côte d’Ivoire est anti-démocratique et que c’est pour cela que la communauté internationale réagit ainsi car la démocratie on en parle et on en veut quand ça nous arrange et on critique le Président anti-démocratiquement élu quand on le peut. Eh ouais, Poutine lui on ne lui dit rien mais on décroche son téléphone, on compose son numéro et on le félicite. Il n’est pas Président mais c’est comme si. Tandja au Niger aurait pu prendre exemple sur lui.

Dans le même temps Compaoré, communément appelé l’Homme de la France et pendant un moment le médiateur de la crise ivoirienne, est réélu au Burkina. Des fraudes sont constatées mais il passe. 23 ans de pouvoir et surtout il à la France derrière lui. Donc les fraudes, on s’en balance. Vive la françafrique ! Quand un Président fait l’affaire ce n’est pas grave s’il n’y a pas la démocratie dans son pays, il peut rester tant qu’il veut au pouvoir, jusqu’à sa mort et ensuite transmettre le relais à son fils biologique ou spirituel. Ça sent un scénario déjà vu, vous reconnaîtrez Omar et Ali Bongo du Gabon.

Gbagbo, tu ne fais pas l’affaire de la françafrique. Elle a eu raison de Bockel, et de Marion et Rot avant lui, et veut avoir raison de toi. Pourquoi ? Réponse simple, beaucoup d’intérêts économiques français en Côte d’Ivoire. Bolloré sait de quoi je parle et est embêté comme certains partis et politiques français pour qui les croisières en Yacht risquent de rester des agréables souvenirs. Hein, Sarko !?

Ouattara, si tu aimes tant ton pays, n’envoies pas tes compatriotes à la mort en leur demandant de marcher sur la RTI quand tu sais que tu n’as pas le soutien de l’armée. Prends exemple sur IBK au Mali en 1992 et retentes ta chance la prochaine fois.

Alpha Condé tu n’y échapperas pas, tu as eu la chance que Gbagbo n’a pas eu, la communauté internationale a fait fi des fraudes qu’il y a eu lors du deuxième tour des premières élections démocratiques guinéennes et Diallo t’as laissé le pouvoir sans trop d’histoires.

Communauté internationale, tu ne vaux rien et n’est pas crédible. En janvier 2009, tu t’insurgeait bien tard contre les massacres de Palestiniens par l’armée israélienne à Gaza et ce fut en vain. Aujourd’hui tu t’insurges contre le Président ivoirien et tu veux qu’on te prenne au sérieux. Ah oui, j’ai oublié, l’Afrique est le terrain où tu fais le plus de bruit, où tu sais mieux t’insurger, où tu es la mieux écoutée, et où tu mets tes menaces d’arrêt de la coopération (partielle en attendant le retour « à l’ordre démocratique ») en exécution. Normal, l’Afrique, après colonisations, indépendances et politiques économiques bidon (plans d’ajustement structurels), a été mis sous perfusion et son traitement est la coopération.

Certains diront que ce texte est simpliste et critique pour une situation complexe dont je ne maîtrise pas tous les éléments et enjeux, moi je le trouve réaliste. Le problème en Côte d’Ivoire est d’abord politique ou c’est plutôt un jeu de politiques où chacun cherche à préserver ses intérêts économiques. Pour camoufler cela et préserver ses intérêts, on se sert des différences ethniques et religieuses pour diviser et remonter le peuple. Diviser pour mieux régner est un concept gagnant et pas seulement en politique.

Si tu partages ce que je dis tu peux diffuser ce texte et si ce n’est pas le cas, je reste ouverte aux discussions…

Coudy