L’UA, la CEDEAO et l’UEMOA sont des organisations
occidentales. Financées par des pays et organisations occidentaux pour défendre
les intérêts géopolitiques occidentaux en Afrique. Des organisations continentales,
régionales, sous régionales qui fonctionnent grâce aux financements de pays
étrangers comme la France, l´Union Européenne ou les USA ne peuvent que travailler pour les intérêts
de ceux qui les financent. En réalité, Ces organisations ne sont pas des
organisations africaines. Elles ne travaillent ni pour les africains ni pour
l´Afrique. Même si elles emploient des africains.
La CEDEAO est, d'abord et avant tout, une organisation
économique. Et non plus une organisation politique. Son rôle principal est
l'intégration économique des pays qui la composent. Elle n’a aucune mission
politique. D'où est ce que cette organisation tire alors sa vocation politique à
s’occuper de la politique intérieure à des pays membres?
L'UEMOA, quant à elle, est même encore plus
spécialisée. Puisqu'elle ne s'occupe que des activités monétaires des pays qui
ont en commun un même système monétaire : le franc CFA. Donc elle, non
plus, n'a aucune vocation à s'occuper de la situation politique interne à
ses membres.
Même en étant économique, nul part, il n'a été prévu
dans son traité que la CEDEAO puisse prendre des initiatives d'embargo économique
qui ne peuvent qu'aller dans le sens contraire des intérêts mutuels des peuples
qui la composent. Il n'y a pas de mot « embargo » dans tous le traité
de la CEDEAO. Car l'embargo, en lui-même, va dans le sens contraire de
l'intégration économique de la communauté que la CEDEAO est censée unir
économiquement.
Si ces deux organisations économiques ne sont pas
politiques, qui leur a donné pour cahiers de charge la promotion et
l'implémentation de la démocratie en Afrique? Qui leur a donné pour mission de veiller
au maintien d’un ordre pro occidental pro démocratique pro français en Afrique
de l’ouest ?
Mais considérons que ces deux organisations ont une
vocation politique et surtout une attribution de défense de la démocratie entre
ces membres. Si nous considérons cela, comment expliquer que le Président
Ivoirien ne soit jamais sanctionné après avoir fomenté une rébellion armée et
une guerre régionaliste et ethnocentriste qui l'a amené au Palais Présidentiel
Ivoirien dans un char français ?
Comment expliquer que ce même Président Ivoirien soit
aujourd'hui à son troisième mandat, comme d'ailleurs plusieurs des membres de
la CEDEAO, sans que la CEDEAO ne s'offusque du non-respect de la démocratie
?
Comment expliquer que le Président Sénégalais soit là
à réprimer violemment son opposant politique et ses partisans de la plus
inégale des façons avec plus 700 emprisonnés et que la CEDEAO, soucieuse de la
démocratie, ne s'en soit pourtant jamais offusqué ?
Comment expliquer que le fils d’Idriss Deby soit nommé
Président sans que les dispositions prévues par la constitution tchadienne en
cas de décès du Président ne soient appliquées? Comment expliquer que le
Président Togolais se retrouve sur le fauteuil présidentiel juste parce-que son
défunt père y était aussi. En violation des dispositions de la loi
constitutionnelle ?
La CEDEAO n’a jamais été dérangée par toutes les
violations anticonstitutionnelles pendant toutes ces années en Afrique de
l’ouest. Il a fallu que les intérêts français et occidentaux soient sérieusement
menacés pour que la CEDEAO et autres organisations régionales se préoccupent de
la démocratie.
C’est ainsi que des pays très démocratiques de la
CEDEAO voudraient amener la guerre au Niger pour défendre la démocratie. Amener
la guerre au Niger pour défendre la démocratie. Quitte à détruire la cohésion
et l'intégration communautaire des peuples ouest africains qui, au-delà des
frontières, sont les mêmes. Guerre que la CEDEAO, cette organisation
d’intégration économique n’a jamais pensé à mener lorsque pendant deux décennies,
les populations ouest africaines se faisaient massacrer par des hordes sauvages
de mercenaires à la solde de pays occidentaux pour des raisons géostratégiques
que tous les ouest africains, avec un minimum de notions géopolitiques, comprennent
désormais.
Nul part, il n'a été dit dans les traités de la CEDEAO
que les membres peuvent attaquer militairement un autre pays de la CEDEAO au
nom de la démocratie. Même l´ONU ne se donne pas cette prérogative d’intervention
militaire comme première mesure de sortie de crise.
Il est important de rappeler que comme l’embargo, la
démocratie n'a aucun chapitre dans le traité fondateur de l'organisation de la
CEDEAO de 1975 ni dans le traité revisité des années 2000.
Cependant, il faut préciser qu’en 2001 un acte a été
pris par la CEDEAO en dehors de l’activité couverte par le traité fondateur de
1975 et revisité en 2000.
C’est dans cet acte délictueux et suspect, aux
origines sombres, appelé pompeusement « les principes fondamentaux »
alors même le traité fondateur est le fondement de la CEDEAO, qu’un certains
nombres de mesures d’ingérence ont été imposées.
Comme pour l’adhésion à la Cour Pénale Internationale,
les fonctionnaires, représentant inconséquents de nos Etats respectifs, ont
pris leur per diem en souscrivant à cet acte suspect et ces mesures, toutes
aériennes sans aucunes assises avec les valeurs populaires ouest africaines, sans
plus de considérations stratégiques. Par ce acte, ils affirment et déclarent solennellement leur
adhésion aux principes fondamentaux suivants : l’égalité et interdépendance des Etats membres; solidarité et
autosuffisance collective ; coopération inter-Etats, harmonisation des
politiques et intégration des programmes; non-agression entre les Etats
membres; maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionale par
la promotion et le renforcement des relations de bon voisinage ; règlement
pacifique des différends entre les Etats membres, coopération active entre pays
voisins et promotion d’un environnement pacifique comme préalable au
développement économique ; respect, promotion et protection des droits de
l’Homme et des peuples conformément aux dispositions de la Charte africaine des
droits de l’Homme et des peuples ;transparence, justice économique et sociale
et participation populaire au développement; reconnaissance et respect des
règles et principes juridiques de la Communauté; promotion et consolidation
d’un système démocratique de gouvernement dans chaque Etat membre tel que prévu
par la Déclaration de Principes Politiques adoptée le 6 juillet 1991 à Abuja; répartition
juste et équitable des coûts et des avantages de la coopération et de
l’intégration économiques.
A l’analyse, ces soi-disant principes fondamentaux, insultant
le traité fondateur par leur nom, ne sont que des vœux pieux de bonnes
intentions toutes naturelles et logiques qui ne méritent aucune consécration. Vous
conviendrez avec moi que le point le plus de saillant, c’est le dernier : la
promotion et la consolidation de la démocratie. Mais faire la guerre au Niger
pour la démocratie, ce n'est pas consolider ou promouvoir la démocratie.
Comment peut-on passer de la promotion et la consolidation de la démocratie à
la guerre contre un des pays membre pour la défense d’un régime corrompu pro
occidental ? Alors même que cette même CEDEAO n’a pas pipé mot lors de
l’agression du régime démocratique de Laurent Gbagbo par la rébellion
armée d’Alassane Ouattara soutenue par la France ?
D’ailleurs, la même CEDEAO, qui aurait dû trancher le
contentieux électoral de 2021, sur demande de Mahamane Ousmane, allié de Hama
Amadou, l'opposant victorieux et spolié, a refusé de faire jouer le droit parce
que soucieux de faire régner la volonté de l'Etat français qui tient à avoir,
au pouvoir au Niger, un de ses valets : Mohamed Bazoum.
La prise de ce genre d’acte dit « Principes
fondamentaux » a pour rôle de se substituer au traité fondateur afin
d’amener l’organisation dans un sentier qui n’est pas le sien. Ce sentier quel
est-il ? Le Maintien à la tête des Etats Ouest africains de dirigeant
corrompus à la solde d’intérêts français voire occidentaux. La prise même de
cet acte est le fait des influences occidentales et étrangères très présentes
dans les travaux de cette organisation. En effet, en plus des magrébins, qui
récemment sont revenus dans l’organisation en tant que membre, nous avons même Israël qui est observateur dans certaines
de nos organisations régionales ou africaines. Toutes ces influences expliquent
certaines décisions qui sont très éloignées voire opposées aux intérêts des
peuples africains.
Tout ceci prouve à suffisance, l’inutilité de ces
organisations comme l’Union Africaine, la CEDEAO et l’UEMOA pour le
développement des pays africains. Ces organisations ont fait montre de leur
perméabilité aux influences géopolitiques occidentales et ne peuvent en aucune
manière défendre les intérêts des populations africaines. Elles représentent même
une menace stratégique qu’il convient de circonscrire le plus rapidement
possible en les dissolvants. En effet, ces organisations ne sont, rien de moins
aujourd’hui, que des chevaux de Troie servant à maintenir les Etats Africains
dans l’exploitation coloniale occidentale.
En conséquence, de tout ceci, ni le Niger ni le Mali
ni le Burkina Faso ne peut faire marche arrière pour demander des négociations
devant aboutir à la levée de l’embargo qui lui a été injustement imposé en
violation de tous les traités. L’Union Africaine, la CEDEAO et l’UEMOA sont des
organisations occidentales coloniales périmées incapables de prendre en charge
convenablement les aspirations de l’africain de la fin de ce 21 ième siècle.
Avant de donner mes raisons sur Pourquoi je suis
contre la levée de l’embargo et pour la fermeture des frontières de la CEDEAO,
j’aimerai faire un petit rappel de la situation actuelle au Niger.
Suite à l´implosion et la chute du régime des
apatrides du PNDS, la CEDEAO à travers le Sénégal, la Côte d´ivoire, le Bénin
et le Nigeria ont décidé de mobiliser leur armée pour une intervention
militaire au Niger. Cette opération, ayant pour but de remettre en selle le
régime comprador du PNDS TAREYYA, peinant à se concrétiser, un arsenal de
mesure d’embargo financier, monétaire et économique a été pris afin d’asphyxier
l’économie du Niger.
Des sanctions hors de raison, inédites et spéciales,
tout aussi illégales qu’illégitimes ont été arrêtées en communion entre l’Union
Africaine, la CEDEAO et l’UEMOA trahissant l’influence malsaine de l’Empire
Colonial français en Afrique. Par leur
ampleur, ces sanctions dénotent toute la rancœur et la colère de l’Etat
français pris à la gorge par le vent de la réelle indépendance des peuples
d’Afrique de l’ouest.
Toutes les transactions commerciales et financières
entre les Etats membres de la CEDEAO et le Niger sont suspendues. Dans les
banques centrales de la CEDEAO, les avoirs de la République du Niger ont été
gelés. Au Niger, les citoyens sont réduits à des retraits de 50 à 100 000
sur leurs avoirs bancaires. Toutes les transactions financières y compris
celles sur le marché financier de l’Uemoa sont suspendues. Empêchant aux
actionnaires, de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), résident au
Niger, d’accéder à leurs dividendes et à leurs intérêts. Les opérations
d’exportation des pays de la CEDEAO vers le Niger sont également suspendues.
Des manques à gagner importants sont enregistrés de part et d’autres. Aussi
bien chez les populations du Niger qui sont déjà connues pour leur faiblesse de
revenu que dans les économies des pays de la CEDEAO comme le Ghana, la Cote
d’ivoire, le Benin ou le Nigéria qui exportent en masse vers le Niger, pays
dont le tissu industriel est quasiment inexistant. En effet, la Côte d'ivoire, Le
Ghana, le Nigeria, le Benin exportent vers le Niger. Donc les dirigeants
irresponsables de ces pays acceptent de mettre à mal les intérêts de leurs
populations productrices justes pour défendre les intérêts de la France.
Après quatre (4) mois d’étranglement économique,
financier et monétaire ; face à la détermination du peuple Nigérien
résilient et le départ des forces d’occupation coloniale française, la CEDEAO, se
rendant compte de l’inefficacité de ces sanctions, décident d’ouvrir des
négociations en des termes farfelus comme la donation d’un million de Dollar à
chacun des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
C’est dans ce contexte que s’ouvre un débat sur la
levée des sanctions d’embargo sur le Niger. Nageant à contre sens, je suis pour
l’embargo et contre la levée des sanctions de la CEDEAO. Cet article est rédigé
pour me permettre de donner mon avis sur les raisons pour lesquelles je
souhaite que cet embargo ne soit jamais levé. Ou du moins, après, au moins 10
ans de transition.
Renouer avec la CEDEAO et que les pays voisins de
cette organisation, nous ouvre leurs frontières, revient à dire que nous ne
souhaitons pas développer notre industrie. Que nous acceptons de continuer à
être un marché pour tous ces pays. Aujourd’hui, la fermeture des frontières est
une opportunité pour les entreprises nigériennes et les hommes d’affaire de ce
pays pour développer toutes les industries manquantes. La fermeture des
frontières est une protection du marché local nigérien, fait de 22 millions de
consommateurs de nourriture, d’habillement, et que sais-je encore ? Ce
marché grâce à cette fermeture est réservé exclusivement aux industries locales
et celles des pays alliés du Sahel.
Renouer avec l’UEMOA, c’est accepter de retourner dans
les chaines de l’esclavage monétaire du Franc CFA. C’est accepter que la BCEAO,
cette soit disant Banque Centrale, puisqu’elle n’est pas reconnue par la Banque
de Règlement International (BRI), continue à nous piller nos devises et à nous
payer en bon d’achat que seul le Trésor Français au monde accepte. C’est
accepter que reprenne le pillage de nos ressources naturelles grâce à du papier
imprimé à Chamalières en France. C’est accepter que continue le financement du
terrorisme grâce à la monnaie de singe battue par la France pour des pays
africains.
Renouer avec ces deux organisations économiques
devenues instruments de la domination politique coloniale française, c’est
accepter de perpétuer le néocolonialisme occidental en Afrique de l’ouest quand
nous pouvons l’exterminer complètement grâce à l’aspiration populaire des
masses africaines.
Nous devons mettre fin à l’extraversion des Etats
Africains qui sont orientés vers Paris ou Washington pour leur avenir,
convaincus que les seules décisions qui vaillent sont celles prises dans les
capitales occidentales. Mettre fin à ces aliénations collectives populaires qui
veulent que le développement de nos pays ne viendrait que de l’étranger. Que le
bonheur viendra de pratiques importées, Que la richesse ou l’argent est là-bas
en occident. Et que donc nous devons ouvrir nos frontières et nos économies
nationales pour que l’argent ou la richesse occidentale rentre chez nous. Tout
cela est faux.
Nous devons arrêter de croire que l'argent nous
viendra de l'extérieur, de l'étranger. C'est une fausse idée qui veut que nous
devons tout attendre de l'extérieur. Cette idée fait croire que l'argent est à
l'extérieur. Pas à l'intérieur. Et que
nous devons attendre la venue de cet argent. Prier et invoquer pour que les
bailleurs de fonds occidentaux nous sauvent.
Pensez-vous que les iraniens, les chinois, les russes,
les cubains attendent que des étrangers viennent les financer pour qu’ils
puissent vivre à l'aise dans leur pays? Pensez-vous que la Révolution Cubaine
attend des financements de la Banque Mondiale pour le développement de son
agriculture ou de son système de santé? Que la Révolution Iranienne fait des
pieds et des mains pour que le Fonds Monétaire international daigne
l'accompagnement dans le développement de son industrie ou d'une activité
quelconque ? Pensez-vous que l'Iran aurait pu développer ses capacités en
missiles balistiques si le financement dépendait du Fmi et de la Banque
Mondiale ? Pensez-vous que la Corée du Nord a pu développer ces capacités
en ogives nucléaires grâce à un financement venu de l'extérieur ? Pensez-vous
que pendant la Grande Famine de 1958 à 1962, si la Chine a pu développer sa
bombe nucléaire, c’est grâce à un financement occidental?
Non, les pays libres se prennent en charge pour tous
leurs besoins. Les pays libres n'implorent personne, n'attendent personne, ne
dépendent de personne ni d'aucun organisme. Les pays libres vivent pour leurs
citoyens. Les pays libres ont leur propre objectif stratégique et leur propre
agenda. Parce que la puissance, c'est la capacité à ne dépendre de personne,
d'aucun pays ni d'aucune organisation. La puissance par essence, est notre propre
capacité à satisfaire à tous nos besoins, toutes nos attentes, tous nos idéaux.
Il n'y a aucune puissance possible sans autonomie.
Pensez-vous que des gens qui, pour de simple
séminaire, de simple atelier ont besoin d'un financement extérieur, peuvent
faire une révolution ? Jusqu’à très récemment au Niger, la moindre petite chose
à réaliser ; que ce soit réhabiliter la morgue des musulmans ou faire une
pépinière d'arbre fruitiers, des cadres de ministère ont besoin d'un
financement de l'AFD ou de l'USAID. Au point que la réalisation au Niger de
toutes les activités de recherche ou de vulgarisation, genre séminaires et
Ateliers, dépend du bon vouloir de certaines organisations ou ambassades
occidentales. Nous devons arrêter ces enfantillages. Mettre fin à cette
mendicité institutionnelle.
D'ailleurs, désormais les séminaires ou les ateliers
ne sont plus des cadres de réflexion et de recherche de solutions nationales
aux difficultés nombreuses et aux défis multiples qui nous assaillent. Mais
juste une opportunité pour bénéficier des financements des agences de
coopération étrangères.
Comment comprendre que des agences étrangères de
coopération sont soucieuses de notre sort à tel point qu'elles vont nous rémunérer
pour la résolution de nos problèmes? Cash for work qu’ils appellent ça. A force
de nous payer pour travailler pour notre développement, de nous payer pour
chercher des solutions à nos problèmes, nous avons cessé de travailler pour
notre développement, pour résoudre des problèmes. Pour résoudre des
contraintes. Désormais, nous travaillons pour recevoir les per diem. On s'en
fout des solutions à trouver et des problèmes à résoudre. C’était d’ailleurs le
piège.
Pour toutes ces raisons, il est évident et hautement
stratégique pour les pays de l’AES de poursuivre leur chemin vers
l’indépendance économique. Ce serait suicidaire de penser revenir à une
situation antérieure alors que les peuples africains aspirant à l’autonomie se
sont projetés dans ce sens et ont pris une bonne avance sur leur dirigeant.
Donc, nous ne souhaitons pas une levée de l’embargo économique, financier et
monétaire. Cet embargo est le gage de notre autonomie pour une indépendance
véritable. Nous souhaitons que les frontières des pays de la CEDEAO restent
fermées.
L’embargo est difficile dans le sens que ça enlève
certaines facilités de vie. Mais l’embargo aide les pays à développer leurs
propres infrastructures de puissances et à se frayer leur propre chemin vers le
développement. Le Niger n’a jamais connu d’embargo. Pendant plus de 60 ans,
l’ouverture de frontières et le non embargo ont-ils permis au Niger de se
développer ? Non. Donc ce n’est pas forcement l’absence d’embargo ou
d’ouverture de frontière qui développe un pays. Pour rappel, le Niger est
d’année en année classé dernier au titre de l’IDH avec nos frontières ouvertes
et sans aucun embargo. En effet, pendant toutes ces années, les échanges
effectués avec tous ces pays, qui aujourd’hui veulent nous punir par la
fermeture de frontière, n’a pas permis notre développement. Pourquoi ? Parce que jusqu’à présent les
rapports et les échanges dans le cadre de la coopération occidentale étaient
des échanges injustes favorisant notre immaturation et notre dépendance
économique. Cette dépendance a fait de nos pays, des pays sous sérum, maintenus
par les perfusions esclavagistes d’un système financier et monétaire colonial
qui nous empêchent de mourir et surtout, qui nous empêchent de grandir et de
nous développer. La question que nous devons nous poser c’est : Est-ce que
alors l’embargo et les fermetures de frontières peuvent aider notre pays à se
développer ? Je réponds oui et je donne des exemples concrets de
développement national grâce à l’embargo.
Plusieurs
pays sont actuellement sous embargo occidental. On peut citer : Cuba, Iran,
Corée du Nord, Syrie, Région de Crimée en Ukraine, République dite populaire de
Louhansk, République dite populaire de Donetsk, La Libye. Certains pays sont soumis
à des sanctions considérables: Biélorussie, Russie, Venezuela. D’autres Gouvernements
sont soumis à un blocage de tous les actifs, biens et intérêts en propriété: Cuba,
Iran, Corée du Nord, Syrie, Venezuela.
Pourtant,
aucun de ces pays n’a été déclaré en famine ou bien classé derniers au monde
dans le classement d’Indice de Développement Humain… Certains de ces pays ont même
fait preuves de beaucoup d’ingéniosité et d’innovation et sont devenus des
puissances économiques et militaires dans le monde. D’ailleurs, même le Niger
après seulement quatre (4) mois d’embargo, dans le classement des pays les
moins avancés à gagner des dizaines de points. Et après Dix (10) ans d’embargo,
quelle sera la situation du pays ?
L'embargo
des États-Unis contre Cuba est un embargo économique, commercial et financier
mis en place par les États-Unis contre Cuba à partir du 3 février 1962, suite à
des nationalisations expropriant des compagnies américaines. Après 62 ans
d’embargo. Cuba a été félicité par l’OMS pour ses avancées dans le monde la
santé. Plusieurs maladies (comme le paludisme, la peste) ont été éradiquées de
Cuba sous embargo. Alors qu’après 60 ans d’indépendance, les populations des pays de l’Afrique de
l’ouest, qui ne sont pas sous embargo, meurent de ces maladies devenues
chroniques. Et Cuba est une puissance en ce qui concerne l’agriculture
biologique. Sans compter que Cuba est autosuffisant en alimentation.
Les sanctions
contre l'Iran sont une série d'embargos contre l'Iran, dont le principal a été
mis en place par les États-Unis à partir de 1995, les autres consistant en des
embargos sur les armes décidés par les Nations unies et l'Union européenne en
2006 et 2007. Soit 28 ans d’embargo. Pourtant cela n’a pas empêché à l’Iran
d’être le troisième pays au monde après la Russie et la Chine, à développer des
missiles hypersoniques. Là où les USA en sont devenus incapables.
À partir du
17 mars 2014, l'Union européenne (UE) met en place des sanctions contre la
Russie en réponse à l'annexion de la Crimée. Ces sanctions initiales ciblent 21
personnalités russes, en leur interdisant de voyager dans l'UE et en gelant
leurs actifs financiers. Soit 9 ans d’embargo. Grace à cet embargo, la Russie à
remplacer tous les produits étrangers par des produits nationaux y compris le
MacDo américain ou les Vin français.
En août
2017, le Conseil de sécurité, via la résolution 2371, vote de nouvelles
sanctions commerciales contre la Corée du Nord, en interdisant l'exportation à
ce dernier de fer, de minerai de fer, de charbon, de plomb et de produits de la
mer. La Corée du Nord devient le seul pays du monde à être sujet à cette
mesure. Soit 6 ans d’embargo. Cela n’a pas empêché à la Corée du Nord de
développer sa puissance nucléaire au point d’être crainte désormais pour ses représailles
puisqu’elle a aujourd’hui les moyens d’attendre n’importe quelle capitale
occidentale qui entrave sa marche en avant.
La Libye
était soumise depuis 1992 à un embargo aérien et militaire, renforcé en 1993
par des sanctions financières. Le but de ces sanctions était de contraindre cet
Etat à livrer à la justice américaine ou anglaise les deux accusés libyens
impliqués dans l'attentat de Lockerbie. Soit 31 ans d’embargo. C’est bien sous
cet embargo que Kadhafi a développé la Libye avec des fleuves artificiels et
une société épanouie, un eldorado dans lequel tous les Ouest Africains rêvaient
d’émigrer. Pourtant, ces africains quittaient, leur pays francophones pro
occidentaux qui n’étaient pas sous embargo, pour aller chercher une meilleure
vie dans un pays sous embargo. La Libye, ce pays sous embargo où les citoyens
ne paient ni eau ni électricité ni le logement ni la nourriture ni les études
ni la santé, a été détruit quand son leader avait décidé de mettre fin à
l’embargo et de s’ouvrir au monde en rejoignant la communauté occidentale dite
internationale.
L'embargo
sur le pétrole vénézuélien a été imposé par les Etats-Unis en 2019 dans
l'espoir d'évincer le président Nicolas Maduro. Soit 4 ans d’embargo pour
empêcher le règne du Dauphin de Hugo Chavez.
Pourtant le Venezuela est toujours débout malgré toutes les
déstabilisations et le même leadership révolutionnaire choisi par son peuple
est toujours regnant. Ce pays malgré son embargo apporte à son aide au Chili
voisin qui n’étant pas sous embargo manquent quand même d’eau potable.
Les
sanctions contre la Syrie sont une série de sanctions économiques prises par
l'Union européenne, les États-Unis, le Canada, l'Australie, la Suisse et la
Ligue arabe à la suite de la répression contre les civils lors de la Guerre
civile syrienne à partir de 2011. En septembre 2011, l'Union européenne adopte
à son tour un embargo contre le secteur pétrolier syrien. Cet embargo a un
impact important sur l'économie syrienne de par l'importance des exportations
d'hydrocarbures vers l'Union pour la Syrie avant la guerre civile, importance
qui était de l'ordre de 20 % du PIB. Soit 12 ans d’embargo. Pourtant la Syrie
n’a pas cédé. Ce pays reste débout malgré le terrorisme des occidentaux.
L’embargo n’a
pas mis fin à l’existence d’aucun de ces pays. Au contraire, il les a
renforcés. Ça affirmer le nationalisme de ces populations. Mais il a rendu
possible la création d’un front de pays sous embargo qui a loisir peuvent faire
des échanges diplomatiques et commerciales, des alliances et des coopérations
militaires…c’est cela qui a abouti à l’alliance des BRICS.
En conclusion, Nous devons avoir pour objectif d’être
dans un système dans lequel nous nous ferons servir à la table à manger des
puissances. Et non plus, être dans un
système dans lequel nous sommes servis à la table à manger des puissances. Ce
n’est pas une fierté de dire que nous sommes dans telle ou telle organisation
quand cette organisation travaille à nous maintenir en esclavage. C’est une abomination.
Nous devons comprendre que nous devons cesser de nous enorgueillir d’être dans
un système qui est contre nos intérêts. Pas besoin d’être reconnu ou accepter
par des organisations, qui en fin de compte sont produites par certaines
puissances pour les intérêts de leur propre domination dans le monde.
"Seule la Révolution peut changer la condition du Peuple"
Ibrahim Chaibou Dan Inna, Niamey, le 02 /12/2024.