vendredi 8 février 2008

Le Niger, une même famille:DOUK'AFO

Le cousinage à plaisanterie est l'un des facteurs de cohésion sociale au Niger. Cette valeur sociale peut revêtir des objectifs divers. Ainsi, le cousinage à plaisanterie vise soit à mettre fin à une situation de tension, soit à en prévenir ou encore à renforcer les relations intercommunautaires. Et c'est en vertu de ce mécanisme que les différentes ethnies de notre pays se considèrent comme parentes. En outre, le cousinage à plaisanterie se prolonge jusqu'à l'intérieur des ethnies, c'est à dire entre les clans et même entre les groupes socioprofessionnels de nos communautés.
Les relations de cousinage à plaisanterie se fondent souvent sur un fait mythique, parfois sur un fait historique. Ainsi, c'est à partir d'événements imaginaires (légendes, mythes) ou réels (conflits, guerres, rencontres diverses, etc.) que prennent corps les relations de cousinage à plaisanterie.
Toutefois, il arrive, selon l'historien Boubé Gado, que ces événements historiques fondateurs soient modifiés, amplifiés au fil du temps. En outre, il est difficile de situer exactement dans le temps le début de ces relations. Certains chercheurs les situent à la fin du 19ème siècle, alors que d'autres estiment que les relations à plaisanterie peuvent avoir pris source au moment où le Sahara était encore un espace de concentration des peuples et un carrefour d'échanges.
Quoi qu'il en soit, le Niger garde encore cette valeur sociale qui nous a épargné les déchirures et autres conflits civils tragiques qu'ont malheureusement connu beaucoup de pays africains. A l'heure actuelle, les principales relations de cousinage à plaisanterie (la liste n’est pas exhaustive) se présentent comme suit:

Entre parents:
Grands-parents/petits-enfants• Cousins croisés
Entre les ethnies:
Gobirawa -Djerma/Songhaï
Djerma/Songhaï-Touareg
Kanouri-Peul
Arawa-Kanouri
Peul-Arawa
Gourmantché-Kanouri
Touareg-Mossi
Touareg-Gourmantché
Songhaï-Mossi
Entre les clans:
Djerma Goley-Djerma Kaley
Gobirawa-Katsinawa
Katsinawa-Dawrawa
Dawrawa-Gobirawa
Kourfeyawa-Adarawa
Adarawa-Arawa
Arawa-Kourfeyawa
Songhaï-Djerma
Agadestawa-Adarawa
Gobirawa-Zamfarawa (Kabawa)
Entre groupes socioprofessionnels:
Marabouts-chasseurs
Forgerons-nomades
Bouchers-éleveurs
Pêcheurs-bouchers
Tanneurs-bouchers.
Entre femmes mariées:
Premières épouses et celles qui viennent en 2ème ou nième noce .


Il est à remarquer que dans la pratique, presque tous les groupes ethniques du Niger plaisantent avec les Peulhs, même si historiquement le cousinage n'est pas fondé. Cela est dû, selon M. Boubé Gado, au fait que les Peulhs constituent un peuple nomade qui de ce fait, se déplace beaucoup et partout. Ils ont établi des contacts avec toutes les communautés nationales, et sont appelés à s'entendre avec tout le monde.
En outre, il y a une pratique qui matérialise le cousinage à plaisanterie; c'est le "chaara" ou "haabou", qui veut dire ''balayage'' traduit du Haoussa ou du Zarma. Le "chaara " est une sorte de "taxe annuelle" que les cousins se réclament entre eux, qu'ils soient de même ethnie ou d'ethnies différentes, de même clan ou de clans différents. L'individu qui est sensé la payer, selon les liens, ne peut pas le refuser au risque d'être considéré comme un aliéné ou un incapable. C'est même une question d'honneur pour certains. Mieux, il est aisé de constater dans la vie quotidienne qu'un individu s'arroge un bien appartenant à un autre, sur la base de ce cousinage à plaisanterie, mais tout finit toujours bien.
Cela pour dire que le cousinage à plaisanterie est une valeur nationale importante qui prône le partage et valorise les relations intercommunautaires pacifiques et courtoises.

Auteur: Siradji Sanda
Publié sur:www.moussaiba.blogspot.com

mercredi 6 février 2008

Un patriote commente l’interview du s... traître (Rhissa Ag Boula)


En parcourant, l’interview de cet apatride au Nouvel Observateur, nous avons pu déchiffrer un certain nombre d’affirmations intéressantes que nous vous invitons à analyser avec nous. L’auteur de ses affirmations n’est autre que Rhissa Ag Boula qui mérite, ni plus ni moins, d’être considéré comme un traître par les 11 millions de Nigériens pour qui il a incarné l’autorité de l’Etat dans la limite de ses responsabilités de Ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Aujourd’hui, il est un traître pour le peuple nigérien et autant que nous le pourrons, nous le rappellerons.

1- Aucune logique dans les propos du s...... traître. Il parle de « l’incapacité d’un régime » dont lui-même a été ministre pendant au moins (5) cinq ans.

2- Le s... traître dit : « Le plus grave est qu'il n'y a aucun signe d'ouverture et de dialogue du gouvernement ». Il rêve peut être d’une négociation qui lui permettra d’avoir encore un poste mais un poste encore plus juteux.
3- Le s... traître dit : « le pays est menacé dans son intégrité, dans son unité nationale ». Et cela est dû à qui ? Le sale traite doit être saoul !

4- Le s... traître vante les armes sophistiquées que leur a données Kaddafi « le raciste » pour tuer leurs frères nigériens « Les affrontements se font avec des armes sophistiquées, mitrailleuses lourdes, lance-roquettes RPG7, orgues de Staline et canons de 23 mm ». D’ailleurs, il dit qu’ils étaient entraînés à tuer leurs frères nigériens en libye.

5- Le s... traître dit : « Récemment, une centaine de militaires nigériens d'autres ethnies Djermas, Haoussas,Toubous - se sont ralliés au MNJ » . Il cherche en fait une légitimité pour leur banditisme. Aucune raison ne peut justifier que des nigériens tuent d’autres nigériens et que cela reste impuni.

6- Le s... traître est un confusionniste ethnocentrique. Il dit : « et l'un des chefs du GSPC a été tué par nos frères touaregs du Nord-Mali. Du Nord-Niger au Nord-Mali, c'est le même peuple, libre, la même civilisation ». Et un peu plus loin, il dit : « les Touaregs n'acceptent plus que d'autres gèrent leurs affaires à leur place. Nous en avons assez d'être dominés ». Cette affirmation est contradictoire à celle du point 5.

7- Posons une question à cet s... traître : Qui domine qui ?les gouvernements dont il a fait partie pendant (8) huit ans, domine qui ? Les gouvernements qui dépuis Ibrahim Baré Mainassara, lui versaient un salaire de quelques millions, avec honneurs, avantages et privilèges pendant huit ans dominent qui ? chers frères nigériens assurément cet homme est un malade mentale, il est fou à lier. Il y a actuellement 2 ministres touaregs au moins au gouvernement. Et ces ministres sont à des postes non sans importances : Le Ministère des mines et de l’énergie et le ministère de l’intérieur. Le ministre de la communication, porte parole du gouvernement étant arabe de Tasker, tout comme Mohamed Bazoum, troisième vice-président à l’Assemblée Nationale.

8- Chers frères nigériens, Ce sont des gens comme Rhissa ag boula qui ont trahis Lumumba, qui ont mis le Rwanda comme le Kenya à feu et à sang. Le s... traître dit : « Toutes les oasis dans l'Air autour d'Iferouâne, Timia, Tinteloust se vident de leur population. Le tourisme n'existe plus. Au moins 3 000 personnes sont déjà arrivées à Agadez et Arlit et certaines vont jusqu'à se réfugier dans la capitale et au sud du pays.». Mais cela est dû à quoi ? Avant l’avènement de l’insécurité des bandits armés, le Niger n’avait pas ce problème. Apparemment ce sale traître à des troubles de personnalité, vous savez la maladie qui fait que vous posiez des actes sans vous rendre compte que c’était vous, car jouant à plusieurs personnalités inconsciemment.

9- C’est le comble du cynisme. En fait, Il s’enorgueillie de cette situation qu’ils ont créée dans le Nord, ils en sont fières visiblement. Perturber la vie paisible et modeste du citoyen nigérien.


10- Le s... traître a toutefois des instants de lucidité. En effet, il parle des « enjeux économiques et géostratégiques » qui entourent l’uranium. Nous lui reconnaissons cela. C’est vrai. Cependant, c’est pas en tuant des nigériens que les ressources seront au mieux exploitées pour les nigériens.

11-Le s... traître renie sa foi : « nous ne sommes pas «totalement musulmans», ni de grands pratiquants, et surtout pas des intégristes ! Il ne peut pas y avoir de contacts entre nous ! » Pour lever tous équivoques quant à leur lien avec le GSPC algérien, Rihssa ag boula le s... traître rénie sa religion, histoire d’être bien vu des européens. La sympathie des occidentaux se paie à ce prix. Soit on est musulman, soit on ne l’est pas. C’est comme ça Rhissa. C’est comme ça. Y a pas de totalement ou à moitie!Nan ! C’est soit des mines sont posées pour tuer des nigériens dans des attentats soit des mines ne sont pas posées.


12- Encore une fois le s... traître a fait preuve de discernement et nous le reconnaissons. Quand il dit : « L'uranium nigérien participe pour 40% à la production d'électricité d'EDF Avec les nouveaux permis d'exploitation signés la semaine dernière, on atteindra les 70%. Et quand le gouvernement français vend des centrales dans le monde, il faut bien qu'il prévoie la façon de les alimenter. Et pas avec de la farine ! Le prix de l'uranium brut, l'uranate, est passé en août dernier de 23 000 CFA à 40 000 CFA le kilo (1). L'année prochaine, il devrait atteindre 60 000 CFA... en sachant qu'Areva le revend 1 30 000 CFA sur le marché international. Il y a de gros intérêts économiques et géostratégiques en jeu. Cette partie du Sahara est devenue un enjeu mondial ». C’est là où les autorités nigériennes sont reprochables, et nous le disons clairement, car les ressources que Dieu a pris le soin de mettre dans notre sous-sol c’est pas pour la sécurité des générations futures françaises. Sinon, Imouraren serait en France ! les efforts de Tandja sont louables mais carrément misérables, étant donné les enjeux géostratégiques. Les Nigériens méritent bien une centrale nucléaire pour une autonomie en électricité. Dieu nous a fait un climat chaud et un sous sol plein d’uranium pour que tous les Nigériens aient la climatisation. Revenons au sale traître.


13- Doublement traître, Rhissa Ag Boula dit : « ….le régime ne tient pas ses promesses… ». Lui qui a trahi le Niger, mais aussi ceux pour qui il dit se battre, c’est lui qui dit que la patrie ne tient pas ses promesses. Après cumulativement huit (8) années aux affaires sous Ibrahim Baré Mainassara et sous Mamadou Tandja, il balaye de la main, les accords signés en 1995. Ceux la même qui ont fait bénéficié à une classe de nigériens d’une discrimination positive. C’est ainsi que 80% des stations d’essence appartiennent à des touaregs, 90% des agences de transport appartiennent à des touaregs. Et cela, est une fierté pour nous tous nigériens, car aujourd’hui c’est d’autres nigériens de toutes les ethnies confondues qui sont employés dans ces stations d’essence et ces agences de transport. Mais Rhissa Ag Boula veut remettre en question tous ces acquis pour sa cupidité et son égoisme politique. Lui , toujours lui, rien que lui.

14-Des milliers de touaregs ont été intégrés dans l’administration publique sans aucune compétition. Que ce soit dans les douanes, la gendarmerie, etc. Qui peut dire aujourd’hui que le processus de paix engagé avec les accords de 1995 est un échec ? En tous cas pas ces apatrides.
Et ce n’est pas Agli Alambo, chef actuel des bandits armés, qui fut intégré dans les FNIS en 1995 qui me contredira.

Ibrahim Chaibou
Patriote,
Pour La Grandeur d'un Niger en paix.

lundi 4 février 2008

Rhissa Ag Boula, le sale traître!

Chers frères et soeurs patriotes nigériens, nous vous rapportons, ci dessous, l'interview au journal le Nouvel Observateur de celui que la nation nigérienne peut desormais appeler "le sale traître"


Le Nouvel Observateur. - Quelle est aujourd'hui la situation militaire ?

Rhissa Ag Boula. - Dans le nord, elle est très grave pour l'armée nationale nigérienne, incapable d'affronter dans ses bases les combattants du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ). Militairement, l'armée nationale connaît une véritable déroute. D'où son retournement contre les populations civiles, qui doivent quitter leurs oasis pour aller se réfugier le plus loin possible du champ de bataille. Comme toujours, le régime justifie le conflit en parlant de «bandits armés et de trafiquants qui perturbent l'ordre public»... Ce n'est que simple rhétorique, un slogan pour masquer la réalité. Moi, je ne connais pas de «bandits armés» qui attaquent avec succès des bases militaires entières ! Le plus grave est qu'il n'y a aucun signe d'ouverture et de dialogue du gouvernement. Alors la situation pourrit de jour en jour, et le pays est menacé dans son intégrité, dans son unité nationale. Les combats se sont déplacés de la zone nord à 1 000 kilomètres vers le sud, où des attentats touchent les grandes villes et la capitale, Niamey.

N. O. - Quand vous parlez de «combats», concrètement, qu'est-ce que cela veut dire ?

R. Ag Boula. - Les affrontements se font avec des armes sophistiquées, mitrailleuses lourdes, lance-roquettes RPG7, orgues de Staline et canons de 23 mm. Les routes sont minées : mines russes pour la guérilla, mines chinoises en plastique, antichars et antipersonnel pour l'armée nigérienne. Nous attaquons les centres urbains, les axes routiers et les casernes de l'armée nigérienne, condamnée à se tenir sur la défensive. Hier soir, le MNJ a investi pendant cinq heures la ville de Tânout, vers la frontière sud du pays, à 350 kilomètres d'Agadez, à 150 kilomètres au nord de Zinder. Tânout est le chef-lieu d'une région de 100 000 habitants, avec une base militaire. Bilan de l'opération : 17 morts, 11 prisonniers, dont le préfet et le commandant de la caserne. Début décembre, l'opération d'Iferouâne pour empêcher le ravitaillement de la base militaire nous a permis de faire 5 prisonniers. En novembre, nous avons attaqué l'axe Arlit-Agadez. Là aussi, plusieurs victimes, des blessés et des prisonniers militaires. Une des plus grosses opérations a frappé en juin dernier la caserne de Tezirzeb, au nord d'Iferouâne : 15 morts, 40 blessés, 72 prisonniers.

N. O. - Et l'armée ne réagit pas ?

R. Ag Boula. - Elle n'en a pas les moyens. Alors elle réprime les populations touareg, qu'elle considère comme complices de la rébellion. Toutes les oasis dans l'Air autour d'Iferouâne, Timia, Tinteloust se vident de leur population. Le tourisme n'existe plus. Au moins 3 000 personnes sont déjà arrivées à Agadez et Arlit et certaines vont jusqu'à se réfugier dans la capitale et au sud du pays. L'armée refuse d'affronter le MNJ, mais elle tue les civils. Le 9 décembre dernier, 7 commerçants qui revenaient de Libye ont été abattus à quelques kilomètres d'Agadez. Et après l'explosion d'une mine sur l'axe Agadez-Arlit, 4 nomades ont été tues dans leur campement. Nous avons une liste nominative des victimes et des documents photographiques sur cinq fosses communes, avec 33 morts au total. L'armée massacre aussi le bétail dans les pâturages, comme ce troupeau de vingt chameaux abattu à la mitrailleuse lourde, calibre 12,7. Voilà ce que veut cacher le régime nigérien en interdisant la région à la presse.

N. O. - La guérilla a-t-elle des connexions avec les islamistes armés du GSPC, affiliés à Al-Qaida ?

R. Ag Boula. - Absolument pas ! La guérilla est composée des anciens combattants formés lors de la résistance des années 1990, des hommes entraînés en Libye dans les années 1980 et des jeunes qui intègrent le mouvement aujourd'hui. Récemment, une centaine de militaires nigériens d'autres ethnies Djermas, Haoussas,Toubous - se sont ralliés au MNJ. Parmi eux, il y a un ancien commandant militaire d'Agadez. Aucune connexion avec un groupe étranger ! Les islamistes armés du GSPC occupent plutôt l'Ouest algérien. Ils opèrent sur les frontières mauritanienne et malienne. Le GSPC se méfie de nous : nous ne sommes pas «totalement musulmans», ni de grands pratiquants, et surtout pas des intégristes ! Il ne peut pas y avoir de contacts entre nous.
Nous, les Touaregs, sommes une frontière naturelle contre l'intégrisme. Nous avons d'ailleurs eu des affrontements avec les islamistes en 2006, et l'un des chefs du GSPC a été tué par nos frères touaregs du Nord-Mali. Du Nord-Niger au Nord-Mali, c'est le même peuple, libre, la même civilisation. Le GSPC essaie de lever des taxes sur les trafiquants de drogue qui passent du cannabis à partir du Maroc vers l'Algérie, l'Egypte, et traversent la Méditerranée vers l'Europe. Nous n'avons pas de contacts avec eux. Les Américains, les Algériens, les Français... tout le monde sait cela.

N. O. - Pourquoi avez-vous déclenché une véritable offensive contre le pouvoir nigérien ?

R. Ag Boula. - Parce que le régime ne tient pas ses promesses ! En 1995, j'ai signé des accords de paix qui prévoyaient une décentralisation à la française - communale, départementale, régionale. Douze ans après, seule la communalisation a été mise en place et les préfets, nommés par décret, font tout pour geler leur fonctionnement. Cinquante ans après l'indépendance du Niger, les Touaregs n'acceptent plus que d'autres gèrent leurs affaires à leur place. Nous en avons assez d'être dominés ! Les Touaregs vivent sur les deux tiers du pays, avec une zone de 90 000 kilomètres carrés riche en uranium et en pétrole. A partir de 2006, le gouvernement a distribué des concessions d'uranium comme des petits pains ! Canadiens, Australiens, Chinois, Indiens, Sud-Africains et Français, tout le monde a été servi. A eux seuls, les Chinois ont obtenu 40% des nouvelles concessions et ils construisent des cités minières, amenant avec eux leurs propres ouvriers. Au total, 120 permis d'exploitation ont été délivrés en un an, sans consulter la population et sans parler des conséquences sur l'environnement.Aujourd'hui, les prix de l'uranium montent, la nouvelle énergie est surtout nucléaire, et chacun veut avoir une centrale nucléaire civile. Le Niger, déjà cinquième producteur d'uranium, est sur le point de parvenir au deuxième rang mondial. Trois nouvelles zones de recherches pétrolières ont été ouvertes à des sociétés chinoises, américaines et françaises (Total). La Chine vend ses armes - mines, véhicules, chars - au gouvernement, et c'est une société d'Etat chinoise qui distribue toutes les commissions à une mafia pilotée par le fils du président nigérien. Sans compter les droits d'exploitation des mines payés au ministère des Mines.

N. O. - Quel est le rôle des Américains ?

R. Ag Boula. - En dehors du rôle commercial, ils écoutent, observent et renseignent le pouvoir. Ils ont une base d'écoutes téléphoniques à Tamanrasset, en Algérie, une grosse base au Maroc, un centre léger à Arlit, au Niger, et un autre en Mauritanie. Sans compter les observations satellites. C'est sans doute grâce à ces renseignements que le gouvernement a pu arrêter les deux journalistes français qui revenaient d'un reportage en pays touareg. Pour les empêcher de témoigner de la réalité.

N. O. - Quelle est la position d'Areva au Niger ?

R. Ag Boula. - Areva contrôle l'uranium. Le plus grand gisement, à Imouraren, donne déjà 3 000 tonnes de minerai par an et va être agrandi pour produire 5 000 tonnes de plus, soit 8 000 tonnes au total. Les Chinois, eux, contrôlent l'essentiel du pétrole et ils vont s'entendre avec les Américains pour profiter du pipeline qui passe au Nigeria. La France, c'est d'abord Areva. Et elle participe au silence général pour ne pas gêner la production d'uranium.Aujourd'hui, les gisements du Gabon sont épuisés. L'uranium nigérien participe pour 40% à la production d'électricité d'EDF Avec les nouveaux permis d'exploitation signés la semaine dernière, on atteindra les 70%. Et quand le gouvernement français vend des centrales dans le monde, il faut bien qu'il prévoie la façon de les alimenter. Et pas avec de la farine ! Le prix de l'uranium brut, l'uranate, est passé en août dernier de 23 000 CFA à 40 000 CFA le kilo (1). L'année prochaine, il devrait atteindre 60 000 CFA... en sachant qu'Areva le revend 1 30 000 CFA sur le marché international. Il y a de gros intérêts économiques et géostratégiques en jeu. Cette partie du Sahara est devenue un enjeu mondial.

N. O. - L'uranium, c'est la richesse du régime, mais aussi son ventre mou. Et c'est là que vous intervenez...

R. Ag Boula. - Nous pensons que maintenant ça suffit ! Il faut briser le consensus du silence sur ce conflit. Il faut composer avec les Touaregs, créer les conditions d'un dialogue, et nous sommes décidés à nous faire entendre de la France et de l'Union européenne qui participe à 60% au budget national nigérien.

N. O. - Vous entrez vraiment en guerre ?

R. Ag Boula. - Nous pouvons mobiliser un millier de combattants touaregs derrière Aghali Alambo, qui est le chef militaire et la direction politique clandestine. On ne peut pas exploiter l'uranium sans nous. Et l'hiver ne fait que commencer ! Nous allons attaquer les mines d'uranium, dont celles d'Areva, arrêter le fonctionnement des usines, l'exploitation des nouvelles carrières et nous occuper des cargaisons qui prennent la route pour aller jusqu'à la mer...

N. O. - Etes-vous en train d'annoncer que vous lancez la «bataille de l'uranium» ?

R. Ag Boula. - Exactement. Nous sommes là, et on ne pourra pas faire comme si nous n'existions pas. Nous passerons ensuite à la troisième étape, en occupant des centres urbains en pays touareg de façon permanente : Agadez, Arlit, Iferouâne, In Gall..., en tout une dizaine de villes.

N. O. - A ce rythme, la prochaine étape sera la proclamation d'un «gouvernement provisoire national touareg», non ?

R. Ag Boula. - Pas exactement... Parlons plutôt d'une déclaration du «gouvernement provisoire de la lutte du peuple touareg». Oui, si l'on continue de nous ignorer, si l'on nous y force, nous irons jusque-là.

N. O. - Quel est votre calendrier ?

R. Ag Boula. - Il y aura des élections législatives et présidentielles en 2009. Tout doit se jouer avant.

N. O. - Il reste un an à peine.

R.AgBoula.-L'année 2008 sera donc déterminante.

Rhissa Ag Boula
Fondateur du Front de Libération de l'Air et de l'Azaouagh (FLAA), signataire des accords de paix de 1995, Rhissa Ag Boula, 51 ans, fut ministre du Tourisme et de l'Artisanat du Niger de 1997 à 2004.

Jean-Paul Mari
Le Nouvel Observateur