mardi 2 janvier 2024

Pourquoi je suis « contre » la levée de l’embargo de l’UEMOA et « pour » la fermeture des frontières de la CEDEAO ?

L’UA, la CEDEAO et l’UEMOA sont des organisations occidentales. Financées par des pays et organisations occidentaux pour défendre les intérêts géopolitiques occidentaux en Afrique. Des organisations continentales, régionales, sous régionales qui fonctionnent grâce aux financements de pays étrangers comme la France, l´Union Européenne ou les USA  ne peuvent que travailler pour les intérêts de ceux qui les financent. En réalité, Ces organisations ne sont pas des organisations africaines. Elles ne travaillent ni pour les africains ni pour l´Afrique. Même si elles emploient des africains.

La CEDEAO est, d'abord et avant tout, une organisation économique. Et non plus une organisation politique. Son rôle principal est l'intégration économique des pays qui la composent. Elle n’a aucune mission politique. D'où est ce que cette organisation tire alors sa vocation politique à s’occuper de la politique intérieure à des pays membres? 

L'UEMOA, quant à elle, est même encore plus spécialisée. Puisqu'elle ne s'occupe que des activités monétaires des pays qui ont en commun un même système monétaire : le franc CFA. Donc elle, non plus, n'a aucune vocation à s'occuper de la situation politique interne à ses membres.

Même en étant économique, nul part, il n'a été prévu dans son traité que la CEDEAO puisse prendre des initiatives d'embargo économique qui ne peuvent qu'aller dans le sens contraire des intérêts mutuels des peuples qui la composent. Il n'y a pas de mot « embargo » dans tous le traité de la CEDEAO. Car l'embargo, en lui-même, va dans le sens contraire de l'intégration économique de la communauté que la CEDEAO est censée unir économiquement.

Si ces deux organisations économiques ne sont pas politiques, qui leur a donné pour cahiers de charge la promotion et l'implémentation de la démocratie en Afrique? Qui leur a donné pour mission de veiller au maintien d’un ordre pro occidental pro démocratique pro français en Afrique de l’ouest ?

Mais considérons que ces deux organisations ont une vocation politique et surtout une attribution de défense de la démocratie entre ces membres. Si nous considérons cela, comment expliquer que le Président Ivoirien ne soit jamais sanctionné après avoir fomenté une rébellion armée et une guerre régionaliste et ethnocentriste qui l'a amené au Palais Présidentiel Ivoirien dans un char français ?

Comment expliquer que ce même Président Ivoirien soit aujourd'hui à son troisième mandat, comme d'ailleurs plusieurs des membres de la CEDEAO, sans que la CEDEAO ne s'offusque du non-respect de la démocratie ? 

Comment expliquer que le Président Sénégalais soit là à réprimer violemment son opposant politique et ses partisans de la plus inégale des façons avec plus 700 emprisonnés et que la CEDEAO, soucieuse de la démocratie, ne s'en soit pourtant jamais offusqué ?

Comment expliquer que le fils d’Idriss Deby soit nommé Président sans que les dispositions prévues par la constitution tchadienne en cas de décès du Président ne soient appliquées? Comment expliquer que le Président Togolais se retrouve sur le fauteuil présidentiel juste parce-que son défunt père y était aussi. En violation des dispositions de la loi constitutionnelle ?

La CEDEAO n’a jamais été dérangée par toutes les violations anticonstitutionnelles pendant toutes ces années en Afrique de l’ouest. Il a fallu que les intérêts français et occidentaux soient sérieusement menacés pour que la CEDEAO et autres organisations régionales se préoccupent de la démocratie.

C’est ainsi que des pays très démocratiques de la CEDEAO voudraient amener la guerre au Niger pour défendre la démocratie. Amener la guerre au Niger pour défendre la démocratie. Quitte à détruire la cohésion et l'intégration communautaire des peuples ouest africains qui, au-delà des frontières, sont les mêmes. Guerre que la CEDEAO, cette organisation d’intégration économique n’a jamais pensé à mener lorsque pendant deux décennies, les populations ouest africaines se faisaient massacrer par des hordes sauvages de mercenaires à la solde de pays occidentaux pour des raisons géostratégiques que tous les ouest africains, avec un minimum de notions géopolitiques, comprennent désormais.

Nul part, il n'a été dit dans les traités de la CEDEAO que les membres peuvent attaquer militairement un autre pays de la CEDEAO au nom de la démocratie. Même l´ONU ne se donne pas cette prérogative d’intervention militaire comme première mesure de sortie de crise.

Il est important de rappeler que comme l’embargo, la démocratie n'a aucun chapitre dans le traité fondateur de l'organisation de la CEDEAO de 1975 ni dans le traité revisité des années 2000.

Cependant, il faut préciser qu’en 2001 un acte a été pris par la CEDEAO en dehors de l’activité couverte par le traité fondateur de 1975 et revisité en 2000.

C’est dans cet acte délictueux et suspect, aux origines sombres, appelé pompeusement « les principes fondamentaux » alors même le traité fondateur est le fondement de la CEDEAO, qu’un certains nombres de mesures d’ingérence ont été imposées. 

Comme pour l’adhésion à la Cour Pénale Internationale, les fonctionnaires, représentant inconséquents de nos Etats respectifs, ont pris leur per diem en souscrivant à cet acte suspect et ces mesures, toutes aériennes sans aucunes assises avec les valeurs populaires ouest africaines, sans plus de considérations stratégiques. Par ce acte, ils  affirment et déclarent solennellement leur adhésion aux principes fondamentaux suivants : l’égalité et interdépendance des Etats membres; solidarité et autosuffisance collective ; coopération inter-Etats, harmonisation des politiques et intégration des programmes; non-agression entre les Etats membres; maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionale par la promotion et le renforcement des relations de bon voisinage ; règlement pacifique des différends entre les Etats membres, coopération active entre pays voisins et promotion d’un environnement pacifique comme préalable au développement économique ; respect, promotion et protection des droits de l’Homme et des peuples conformément aux dispositions de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples ;transparence, justice économique et sociale et participation populaire au développement; reconnaissance et respect des règles et principes juridiques de la Communauté; promotion et consolidation d’un système démocratique de gouvernement dans chaque Etat membre tel que prévu par la Déclaration de Principes Politiques adoptée le 6 juillet 1991 à Abuja; répartition juste et équitable des coûts et des avantages de la coopération et de l’intégration économiques.

A l’analyse, ces soi-disant principes fondamentaux, insultant le traité fondateur par leur nom, ne sont que des vœux pieux de bonnes intentions toutes naturelles et logiques qui ne méritent aucune consécration. Vous conviendrez avec moi que le point le plus de saillant, c’est le dernier : la promotion et la consolidation de la démocratie. Mais faire la guerre au Niger pour la démocratie, ce n'est pas consolider ou promouvoir la démocratie. Comment peut-on passer de la promotion et la consolidation de la démocratie à la guerre contre un des pays membre pour la défense d’un régime corrompu pro occidental ? Alors même que cette même CEDEAO n’a pas pipé mot lors de l’agression du régime démocratique de Laurent Gbagbo par la rébellion armée d’Alassane Ouattara soutenue par la France ?

D’ailleurs, la même CEDEAO, qui aurait dû trancher le contentieux électoral de 2021, sur demande de Mahamane Ousmane, allié de Hama Amadou, l'opposant victorieux et spolié, a refusé de faire jouer le droit parce que soucieux de faire régner la volonté de l'Etat français qui tient à avoir, au pouvoir au Niger, un de ses valets : Mohamed Bazoum. 

La prise de ce genre d’acte dit « Principes fondamentaux » a pour rôle de se substituer au traité fondateur afin d’amener l’organisation dans un sentier qui n’est pas le sien. Ce sentier quel est-il ? Le Maintien à la tête des Etats Ouest africains de dirigeant corrompus à la solde d’intérêts français voire occidentaux. La prise même de cet acte est le fait des influences occidentales et étrangères très présentes dans les travaux de cette organisation. En effet, en plus des magrébins, qui récemment sont revenus dans l’organisation en tant que membre, nous avons  même Israël qui est observateur dans certaines de nos organisations régionales ou africaines. Toutes ces influences expliquent certaines décisions qui sont très éloignées voire opposées aux intérêts des peuples africains.

Tout ceci prouve à suffisance, l’inutilité de ces organisations comme l’Union Africaine, la CEDEAO et l’UEMOA pour le développement des pays africains. Ces organisations ont fait montre de leur perméabilité aux influences géopolitiques occidentales et ne peuvent en aucune manière défendre les intérêts des populations africaines. Elles représentent même une menace stratégique qu’il convient de circonscrire le plus rapidement possible en les dissolvants. En effet, ces organisations ne sont, rien de moins aujourd’hui, que des chevaux de Troie servant à maintenir les Etats Africains dans l’exploitation coloniale occidentale.

En conséquence, de tout ceci, ni le Niger ni le Mali ni le Burkina Faso ne peut faire marche arrière pour demander des négociations devant aboutir à la levée de l’embargo qui lui a été injustement imposé en violation de tous les traités. L’Union Africaine, la CEDEAO et l’UEMOA sont des organisations occidentales coloniales périmées incapables de prendre en charge convenablement les aspirations de l’africain de la fin de ce 21 ième siècle.

Avant de donner mes raisons sur Pourquoi je suis contre la levée de l’embargo et pour la fermeture des frontières de la CEDEAO, j’aimerai faire un petit rappel de la situation actuelle au Niger.

Suite à l´implosion et la chute du régime des apatrides du PNDS, la CEDEAO à travers le Sénégal, la Côte d´ivoire, le Bénin et le Nigeria ont décidé de mobiliser leur armée pour une intervention militaire au Niger. Cette opération, ayant pour but de remettre en selle le régime comprador du PNDS TAREYYA, peinant à se concrétiser, un arsenal de mesure d’embargo financier, monétaire et économique a été pris afin d’asphyxier l’économie du Niger.

Des sanctions hors de raison, inédites et spéciales, tout aussi illégales qu’illégitimes ont été arrêtées en communion entre l’Union Africaine, la CEDEAO et l’UEMOA trahissant l’influence malsaine de l’Empire Colonial français en Afrique.  Par leur ampleur, ces sanctions dénotent toute la rancœur et la colère de l’Etat français pris à la gorge par le vent de la réelle indépendance des peuples d’Afrique de l’ouest.

Toutes les transactions commerciales et financières entre les Etats membres de la CEDEAO et le Niger sont suspendues. Dans les banques centrales de la CEDEAO, les avoirs de la République du Niger ont été gelés. Au Niger, les citoyens sont réduits à des retraits de 50 à 100 000 sur leurs avoirs bancaires. Toutes les transactions financières y compris celles sur le marché financier de l’Uemoa sont suspendues. Empêchant aux actionnaires, de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), résident au Niger, d’accéder à leurs dividendes et à leurs intérêts. Les opérations d’exportation des pays de la CEDEAO vers le Niger sont également suspendues. Des manques à gagner importants sont enregistrés de part et d’autres. Aussi bien chez les populations du Niger qui sont déjà connues pour leur faiblesse de revenu que dans les économies des pays de la CEDEAO comme le Ghana, la Cote d’ivoire, le Benin ou le Nigéria qui exportent en masse vers le Niger, pays dont le tissu industriel est quasiment inexistant. En effet, la Côte d'ivoire, Le Ghana, le Nigeria, le Benin exportent vers le Niger. Donc les dirigeants irresponsables de ces pays acceptent de mettre à mal les intérêts de leurs populations productrices justes pour défendre les intérêts de la France.

Après quatre (4) mois d’étranglement économique, financier et monétaire ; face à la détermination du peuple Nigérien résilient et le départ des forces d’occupation coloniale française, la CEDEAO, se rendant compte de l’inefficacité de ces sanctions, décident d’ouvrir des négociations en des termes farfelus comme la donation d’un million de Dollar à chacun des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

C’est dans ce contexte que s’ouvre un débat sur la levée des sanctions d’embargo sur le Niger. Nageant à contre sens, je suis pour l’embargo et contre la levée des sanctions de la CEDEAO. Cet article est rédigé pour me permettre de donner mon avis sur les raisons pour lesquelles je souhaite que cet embargo ne soit jamais levé. Ou du moins, après, au moins 10 ans de transition.

Renouer avec la CEDEAO et que les pays voisins de cette organisation, nous ouvre leurs frontières, revient à dire que nous ne souhaitons pas développer notre industrie. Que nous acceptons de continuer à être un marché pour tous ces pays. Aujourd’hui, la fermeture des frontières est une opportunité pour les entreprises nigériennes et les hommes d’affaire de ce pays pour développer toutes les industries manquantes. La fermeture des frontières est une protection du marché local nigérien, fait de 22 millions de consommateurs de nourriture, d’habillement, et que sais-je encore ? Ce marché grâce à cette fermeture est réservé exclusivement aux industries locales et celles des pays alliés du Sahel.

Renouer avec l’UEMOA, c’est accepter de retourner dans les chaines de l’esclavage monétaire du Franc CFA. C’est accepter que la BCEAO, cette soit disant Banque Centrale, puisqu’elle n’est pas reconnue par la Banque de Règlement International (BRI), continue à nous piller nos devises et à nous payer en bon d’achat que seul le Trésor Français au monde accepte. C’est accepter que reprenne le pillage de nos ressources naturelles grâce à du papier imprimé à Chamalières en France. C’est accepter que continue le financement du terrorisme grâce à la monnaie de singe battue par la France pour des pays africains.

Renouer avec ces deux organisations économiques devenues instruments de la domination politique coloniale française, c’est accepter de perpétuer le néocolonialisme occidental en Afrique de l’ouest quand nous pouvons l’exterminer complètement grâce à l’aspiration populaire des masses africaines.

Nous devons mettre fin à l’extraversion des Etats Africains qui sont orientés vers Paris ou Washington pour leur avenir, convaincus que les seules décisions qui vaillent sont celles prises dans les capitales occidentales. Mettre fin à ces aliénations collectives populaires qui veulent que le développement de nos pays ne viendrait que de l’étranger. Que le bonheur viendra de pratiques importées, Que la richesse ou l’argent est là-bas en occident. Et que donc nous devons ouvrir nos frontières et nos économies nationales pour que l’argent ou la richesse occidentale rentre chez nous. Tout cela est faux.

Nous devons arrêter de croire que l'argent nous viendra de l'extérieur, de l'étranger. C'est une fausse idée qui veut que nous devons tout attendre de l'extérieur. Cette idée fait croire que l'argent est à l'extérieur. Pas à l'intérieur.  Et que nous devons attendre la venue de cet argent. Prier et invoquer pour que les bailleurs de fonds occidentaux nous sauvent.

Pensez-vous que les iraniens, les chinois, les russes, les cubains attendent que des étrangers viennent les financer pour qu’ils puissent vivre à l'aise dans leur pays? Pensez-vous que la Révolution Cubaine attend des financements de la Banque Mondiale pour le développement de son agriculture ou de son système de santé? Que la Révolution Iranienne fait des pieds et des mains pour que le Fonds Monétaire international daigne l'accompagnement dans le développement de son industrie ou d'une activité quelconque ? Pensez-vous que l'Iran aurait pu développer ses capacités en missiles balistiques si le financement dépendait du Fmi et de la Banque Mondiale ? Pensez-vous que la Corée du Nord a pu développer ces capacités en ogives nucléaires grâce à un financement venu de l'extérieur ? Pensez-vous que pendant la Grande Famine de 1958 à 1962, si la Chine a pu développer sa bombe nucléaire, c’est grâce à un financement occidental?

Non, les pays libres se prennent en charge pour tous leurs besoins. Les pays libres n'implorent personne, n'attendent personne, ne dépendent de personne ni d'aucun organisme. Les pays libres vivent pour leurs citoyens. Les pays libres ont leur propre objectif stratégique et leur propre agenda. Parce que la puissance, c'est la capacité à ne dépendre de personne, d'aucun pays ni d'aucune organisation. La puissance par essence, est notre propre capacité à satisfaire à tous nos besoins, toutes nos attentes, tous nos idéaux. Il n'y a aucune puissance possible sans autonomie.

Pensez-vous que des gens qui, pour de simple séminaire, de simple atelier ont besoin d'un financement extérieur, peuvent faire une révolution ? Jusqu’à très récemment au Niger, la moindre petite chose à réaliser ; que ce soit réhabiliter la morgue des musulmans ou faire une pépinière d'arbre fruitiers, des cadres de ministère ont besoin d'un financement de l'AFD ou de l'USAID. Au point que la réalisation au Niger de toutes les activités de recherche ou de vulgarisation, genre séminaires et Ateliers, dépend du bon vouloir de certaines organisations ou ambassades occidentales. Nous devons arrêter ces enfantillages. Mettre fin à cette mendicité institutionnelle.

D'ailleurs, désormais les séminaires ou les ateliers ne sont plus des cadres de réflexion et de recherche de solutions nationales aux difficultés nombreuses et aux défis multiples qui nous assaillent. Mais juste une opportunité pour bénéficier des financements des agences de coopération étrangères.

Comment comprendre que des agences étrangères de coopération sont soucieuses de notre sort à tel point qu'elles vont nous rémunérer pour la résolution de nos problèmes? Cash for work qu’ils appellent ça. A force de nous payer pour travailler pour notre développement, de nous payer pour chercher des solutions à nos problèmes, nous avons cessé de travailler pour notre développement, pour résoudre des problèmes. Pour résoudre des contraintes. Désormais, nous travaillons pour recevoir les per diem. On s'en fout des solutions à trouver et des problèmes à résoudre. C’était d’ailleurs le piège.

Pour toutes ces raisons, il est évident et hautement stratégique pour les pays de l’AES de poursuivre leur chemin vers l’indépendance économique. Ce serait suicidaire de penser revenir à une situation antérieure alors que les peuples africains aspirant à l’autonomie se sont projetés dans ce sens et ont pris une bonne avance sur leur dirigeant. Donc, nous ne souhaitons pas une levée de l’embargo économique, financier et monétaire. Cet embargo est le gage de notre autonomie pour une indépendance véritable. Nous souhaitons que les frontières des pays de la CEDEAO restent fermées.

L’embargo est difficile dans le sens que ça enlève certaines facilités de vie. Mais l’embargo aide les pays à développer leurs propres infrastructures de puissances et à se frayer leur propre chemin vers le développement. Le Niger n’a jamais connu d’embargo. Pendant plus de 60 ans, l’ouverture de frontières et le non embargo ont-ils permis au Niger de se développer ? Non. Donc ce n’est pas forcement l’absence d’embargo ou d’ouverture de frontière qui développe un pays. Pour rappel, le Niger est d’année en année classé dernier au titre de l’IDH avec nos frontières ouvertes et sans aucun embargo. En effet, pendant toutes ces années, les échanges effectués avec tous ces pays, qui aujourd’hui veulent nous punir par la fermeture de frontière, n’a pas permis notre développement.  Pourquoi ? Parce que jusqu’à présent les rapports et les échanges dans le cadre de la coopération occidentale étaient des échanges injustes favorisant notre immaturation et notre dépendance économique. Cette dépendance a fait de nos pays, des pays sous sérum, maintenus par les perfusions esclavagistes d’un système financier et monétaire colonial qui nous empêchent de mourir et surtout, qui nous empêchent de grandir et de nous développer. La question que nous devons nous poser c’est : Est-ce que alors l’embargo et les fermetures de frontières peuvent aider notre pays à se développer ? Je réponds oui et je donne des exemples concrets de développement national grâce à l’embargo.

Plusieurs pays sont actuellement sous embargo occidental. On peut citer : Cuba, Iran, Corée du Nord, Syrie, Région de Crimée en Ukraine, République dite populaire de Louhansk, République dite populaire de Donetsk, La Libye. Certains pays sont soumis à des sanctions considérables: Biélorussie, Russie, Venezuela. D’autres Gouvernements sont soumis à un blocage de tous les actifs, biens et intérêts en propriété: Cuba, Iran, Corée du Nord, Syrie, Venezuela.

Pourtant, aucun de ces pays n’a été déclaré en famine ou bien classé derniers au monde dans le classement d’Indice de Développement Humain… Certains de ces pays ont même fait preuves de beaucoup d’ingéniosité et d’innovation et sont devenus des puissances économiques et militaires dans le monde. D’ailleurs, même le Niger après seulement quatre (4) mois d’embargo, dans le classement des pays les moins avancés à gagner des dizaines de points. Et après Dix (10) ans d’embargo, quelle sera la situation du pays ? 

L'embargo des États-Unis contre Cuba est un embargo économique, commercial et financier mis en place par les États-Unis contre Cuba à partir du 3 février 1962, suite à des nationalisations expropriant des compagnies américaines. Après 62 ans d’embargo. Cuba a été félicité par l’OMS pour ses avancées dans le monde la santé. Plusieurs maladies (comme le paludisme, la peste) ont été éradiquées de Cuba sous embargo. Alors qu’après 60 ans d’indépendance,  les populations des pays de l’Afrique de l’ouest, qui ne sont pas sous embargo, meurent de ces maladies devenues chroniques. Et Cuba est une puissance en ce qui concerne l’agriculture biologique. Sans compter que Cuba est autosuffisant en alimentation.

Les sanctions contre l'Iran sont une série d'embargos contre l'Iran, dont le principal a été mis en place par les États-Unis à partir de 1995, les autres consistant en des embargos sur les armes décidés par les Nations unies et l'Union européenne en 2006 et 2007. Soit 28 ans d’embargo. Pourtant cela n’a pas empêché à l’Iran d’être le troisième pays au monde après la Russie et la Chine, à développer des missiles hypersoniques. Là où les USA en sont devenus incapables.

À partir du 17 mars 2014, l'Union européenne (UE) met en place des sanctions contre la Russie en réponse à l'annexion de la Crimée. Ces sanctions initiales ciblent 21 personnalités russes, en leur interdisant de voyager dans l'UE et en gelant leurs actifs financiers. Soit 9 ans d’embargo. Grace à cet embargo, la Russie à remplacer tous les produits étrangers par des produits nationaux y compris le MacDo américain ou les Vin français.

En août 2017, le Conseil de sécurité, via la résolution 2371, vote de nouvelles sanctions commerciales contre la Corée du Nord, en interdisant l'exportation à ce dernier de fer, de minerai de fer, de charbon, de plomb et de produits de la mer. La Corée du Nord devient le seul pays du monde à être sujet à cette mesure. Soit 6 ans d’embargo. Cela n’a pas empêché à la Corée du Nord de développer sa puissance nucléaire au point d’être crainte désormais pour ses représailles puisqu’elle a aujourd’hui les moyens d’attendre n’importe quelle capitale occidentale qui entrave sa marche en avant.

La Libye était soumise depuis 1992 à un embargo aérien et militaire, renforcé en 1993 par des sanctions financières. Le but de ces sanctions était de contraindre cet Etat à livrer à la justice américaine ou anglaise les deux accusés libyens impliqués dans l'attentat de Lockerbie. Soit 31 ans d’embargo. C’est bien sous cet embargo que Kadhafi a développé la Libye avec des fleuves artificiels et une société épanouie, un eldorado dans lequel tous les Ouest Africains rêvaient d’émigrer. Pourtant, ces africains quittaient, leur pays francophones pro occidentaux qui n’étaient pas sous embargo, pour aller chercher une meilleure vie dans un pays sous embargo. La Libye, ce pays sous embargo où les citoyens ne paient ni eau ni électricité ni le logement ni la nourriture ni les études ni la santé, a été détruit quand son leader avait décidé de mettre fin à l’embargo et de s’ouvrir au monde en rejoignant la communauté occidentale dite internationale.

L'embargo sur le pétrole vénézuélien a été imposé par les Etats-Unis en 2019 dans l'espoir d'évincer le président Nicolas Maduro. Soit 4 ans d’embargo pour empêcher le règne du Dauphin de Hugo Chavez.  Pourtant le Venezuela est toujours débout malgré toutes les déstabilisations et le même leadership révolutionnaire choisi par son peuple est toujours regnant. Ce pays malgré son embargo apporte à son aide au Chili voisin qui n’étant pas sous embargo manquent quand même d’eau potable.

Les sanctions contre la Syrie sont une série de sanctions économiques prises par l'Union européenne, les États-Unis, le Canada, l'Australie, la Suisse et la Ligue arabe à la suite de la répression contre les civils lors de la Guerre civile syrienne à partir de 2011. En septembre 2011, l'Union européenne adopte à son tour un embargo contre le secteur pétrolier syrien. Cet embargo a un impact important sur l'économie syrienne de par l'importance des exportations d'hydrocarbures vers l'Union pour la Syrie avant la guerre civile, importance qui était de l'ordre de 20 % du PIB. Soit 12 ans d’embargo. Pourtant la Syrie n’a pas cédé. Ce pays reste débout malgré le terrorisme des occidentaux.

L’embargo n’a pas mis fin à l’existence d’aucun de ces pays. Au contraire, il les a renforcés. Ça affirmer le nationalisme de ces populations. Mais il a rendu possible la création d’un front de pays sous embargo qui a loisir peuvent faire des échanges diplomatiques et commerciales, des alliances et des coopérations militaires…c’est cela qui a abouti à l’alliance des BRICS.

En conclusion, Nous devons avoir pour objectif d’être dans un système dans lequel nous nous ferons servir à la table à manger des puissances.  Et non plus, être dans un système dans lequel nous sommes servis à la table à manger des puissances. Ce n’est pas une fierté de dire que nous sommes dans telle ou telle organisation quand cette organisation travaille à nous maintenir en esclavage. C’est une abomination. Nous devons comprendre que nous devons cesser de nous enorgueillir d’être dans un système qui est contre nos intérêts. Pas besoin d’être reconnu ou accepter par des organisations, qui en fin de compte sont produites par certaines puissances pour les intérêts de leur propre domination dans le monde.

"Seule la Révolution peut changer la condition du Peuple"

Ibrahim Chaibou Dan Inna, Niamey, le 02 /12/2024.