jeudi 28 mai 2009

INCENDIE DE HABOU BENE : Les conséquences du laisser aller des Autorités !



Au même moment que j’écris cette première phrase de cet article, ce Mercredi 27 Mai 2009, Canal3 et Dunia transmettent en direct les flammes d’un gigantesque incendie qui est entrain de dévaster le Grand Marché de Niamey communément appelé Habou Béné. L’incendie s’est déclaré, selon les commentateurs de ces Télévisions privées, vers 14h- 15H. Il est 18h actuellement. Mais Allahou Akbar, voila qu’il se mette à pleuvoir. Du moins dans le quartier où je me trouve. Comme pour prouver qu’il est le maître de toute chose, Allah nous gratifie d’une pluie qui pourrait, s’il le voulait, mettre un terme à cette catastrophe. L’incendie de Habou béné est il alors l’expression de la colère de Dieu ? Seules les esprits voilés, ceux à qui il n’a pas été offert de croire, refuseraient de croire et comprendre cela. Allahou Akbar.


Dans le contexte actuel du pays, toute personne qui suit l’évolution politique du pays est censée se poser des questions. C’est ce que je fais…


Et si avec la dissolution de la Fada Nationale (Assemblée Nationale), certains esprits contrariés ont échafaudés cet incendie afin de vouloir faire peur au Nigérien ? Connaissant du peuple sa superstition, des attentats assimilés à des accidents instaureraient la croyance selon laquelle le tazartché serait donc de nature à nous attiré une malédiction divine. Ce qui ébranlera la foi du petit peuple en ce que le tazartché soit salutaire pour le peuple.


Et si cet incendie était la suite logique de la malédiction qui s’est abattue sur la Fada Nationale en sa dissolution. Ce serait alors cette même malédiction qui suivrait nos ex députés commerçants jusque dans leur boutique ? Ou bien ce serait justes les conséquences la colère de Baba Tandja qui souhaiterait les punir jusque dans leur activité? Ou peut être encore les deux ? Qui sait…Toujours est il que ceci n’est qu’une analyse, pure fruit de mon imagination.


Dans tous les cas, sur la base de données d’information visibles et tangibles, donc à la portée de tout le monde, ce qui est survenu ce jour à Habou Béné est la réalisation d’un risque dont la probabilité est connue de tous.


Il y a moins d’un mois un tête à tête opposait les commerçants de ce marché à l’autorité qui a pour rôle la gestion de ce marché, sur un certain nombre de questions qui même si elles concernaient les commerçants, ne nécessitaient pas obligatoirement leur approbation pour application. Ils avaient juste le droit d’être prévenu. Car le marché est à l’Etat du Niger. Il l’a construit parcequ’ayant estimé nécessaire de disposer d’un marché pareil. Si les autorités pensent qu’il est nécessaire de lui faire des extensions, il n’a pas besoin que cette décision soit discutée par tous les commerçants. Il n’a qu’à prendre les dispositions pour. faire ces extensions en prenant juste le soin d’informer les locataires afin qu’ils prennent les dispositions que cela requiert dans leur activité. Mais il n’est pas de leur prérogative de faire opposition à une décision de l’autorité publique par rapport à la gestion d’un bien de l’Etat.


Mais comme le pays est devenu ce que vous savez, la moindre petite chose appelle à la manifestation de toutes les opinions. Les syndicats, les associations, tout le monde veut donner son avis sur l’opportunité ou la nécessité de toute chose. Savez vous que même dans la gestion du domaine Internet du Niger, des syndicats ont fourrés leur nez ? Du coup, cela a encore perturbé la gestion des services Internet de la SONITEL (Société en elle même perturbée par ses interminables problèmes). Ce qui contribue à l’énorme gap que le pays accuse dans le domaine de l’Internet. Des associations composées de leur seule fondateur, n’importe qui et personne se donne des attributions pour prendre des contre décisions à la place des autorités compétentes. Ils disent que c’est la démocratie. Le désordre oui ! Chacun y va de son bavardage au point d’empêcher l’exécution des décisions de l’autorité de l’Etat. C’est vraiment la fin de l’Etat à ce rythme.


Si le Gouverneur de Niamey pouvait offrir une petite virée de plaisance aux grands leaders des commerçants du Niger qui les mènerait à Ouagadougou et à Dakar, cela pourrait peut être faire bouger beaucoup de choses. Sauf que la grande majorité de ces commerçants connaissent bien ces contrées. La preuve qu’en réalité, chacun doit juste jouer son rôle : que les commerçants commercent et que les autorités construisent et organisent la citée.


Si n’importe qui doit commenter l’opportunité de toutes les décisions que les autorités burkinabés prennent au point d’en empêcher l’exécution, le Burkina sera-t-il à ce niveau de progrès aujourd’hui ? Assurément que non !


Ouagadougou est une ville qui fait la fierté de ses habitants. Ceci expliquant cela, c’est normale qu’elle soit nommée la plus propre ville d’Afrique, je ne sais plus en quelle année. A ouaga, Pas d’amoncellement de détritus, pas de feu de signalisation cassé. Mais elle ne s’est pas faite dans le vacarme de la polémique et le débat des associations et syndicats de tout genre. Si je devais m’inspirer de la célèbre phrase de Maître Abdoulaye Wade, Président de République du Sénégal, phrase qui est d'ailleurs tout aussi valable pour le Niger. Et qui disait : Il faut travailler, beaucoup travailler. Encore travailler. Toujours travailler. Je dirais : Il faut de la discipline. Beaucoup de discipline. Encore de la discipline. Toujours de la discipline.


Donc dernièrement, des extensions devaient être faites à Habou Béné. Mais les commerçants ont fait obstruction à la structure de l’autorité de l’Etat qui devait gérer ce domaine public. Sous prétexte, qu’ils pourraient perdre leur place, ils ont voulu qu’en lieu et place de l’Etat qu’il leur soit permis de faire eux même les travaux. Travaux qui s’ils devaient être menés par eux, se ficheraient certainement des conditions d’hygiène et de sécurité, ne parlons même pas de l’urbanisation et de l’esthétique du marché.

C’est dans ces conditions que l’incendie est survenu.


Mais le même risque est encours de réalisation pour le marché katako où les autorités ont, apparemment, permis aux commerçants de construire eux même le marché. Venez voir le désordre. Sans aucune étude urbanistique et encore moins architecturale, un truc difforme est entrain d’être construit dans un ordre sauvage à katako. Les conséquences sont à venir et personne ne s’en inquiète…Il y aura combien de centaine de millions de dégâts quand le risque va se réaliser ? Sans oublier les dégâts humains qui sont encore moins souhaités.


Combien de camions à remorque devraient encore tomber sur les étroites routes de Niamey pour faire réagir les autorités ? Les dégâts ne sont pas encore suffisants, il faut plus pour interdire l’entrée dans Niamey de camion à remorque ? A quand la fin du lobby des commerçants ignorants ? Peut être qu’avec la dissolution de la Fada Nationale, un pas aura été fait.


L’Etat a une responsabilité énorme quant à la sécurité des biens et des personnes dans l’exercice de leur propre activité telle qu’elle soit. Il a le devoir de prendre toutes les mesures qu’il estime nécessaire pour la sécurité des biens et des personnes. Il doit protéger les citoyens et leurs biens même contre le gré. Pourquoi ? Toutes les conséquences économiques, sociales et mêmes politiques d’un tel événement viennent s’ajouter et encore compliquer les luttes économiques, sociales et mêmes politiques que mène l’Etat à tous moments de façon perpétuelle.


De façon générale, les décisions de l’Etat sont ou doivent être dans l’intérêt public, aussi il n’est pas concevable que l’Etat se laisse manipulé, diabolisé, dans les décisions qu’ils prennent par des lobby quelconques.


Aujourd’hui si l’Etat était parvenu à faire appliquer les règles d'hygiène et de sécurité beaucoup de pertes seraient évitées. Parce que le Grand marché n’appartient pas aux seuls commerçants mais à tous les nigériens. S’il était sécurisé ça aurait été pour le plus grand bien de tous le Niger.

C’est connu de tous « Mieux vaut prévenir que guérir »


Votre Dévoué,

Ibrahim Chaibou D.I