jeudi 14 avril 2011

Les vraies raisons de la Guerre en libye



A- LES VRAIES RAISONS DE LA GUERRE EN LIBYE

1- Manque à gagner pour l’Occident à cause du Premier Satellite

Africain RASCOM 1

C’est la Libye de Kadhafi qui offre à toute l’Afrique sa première

vraie révolution des temps modernes : assurer la couverture

universelle du continent pour la téléphonie, la télévision, la

radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la

télémédecine et l’enseignement à distance ; pour la première fois, une

connexion à bas coût devient disponible sur tout le continent, jusque

dans les zones rurales grâce au système par pont radio WMAX.

L’histoire démarre en 1992 lorsque 45 pays africains créent la société

RASCOM pour disposer d’un satellite africain et faire chuter les coûts

de communication sur le continent. Téléphoner de et vers l’Afrique est

alors le tarif le plus cher au monde, parce qu’il y avait un impôt de

500 millions de dollars que l’Europe encaissait par an sur les

conversations téléphoniques même à l’intérieur du même pays africain,

pour le transit des voix sur les satellites européens comme Intelsat.

Un satellite africain coûtait juste 400 millions de dollars payable

une seule fois et ne plus payer les 500 millions de location par an.

Quel banquier ne financerait pas un tel projet ? Mais l’équation la

plus difficile à résoudre était : comment l’esclave peut-il

s’affranchir de l’exploitation servile de son maître en sollicitant

l’aide de ce dernier pour y parvenir ? Ainsi, la Banque Mondiale, le

FMI, les USA, l’Union Européenne ont fait miroiter inutilement ces

pays pendant 14 ans. C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de

l’inutile mendicité aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant

des prêts à taux usuraire; le guide Libyen a ainsi mis sur la table

300 millions de dollars, La Banque Africaine de Développement a mis 50

millions, la Banque Ouest Africaine de Développement, 27 millions et

c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26 décembre 2007 le tout premier

satellite de communication de son histoire. Dans la foulée, la Chine

et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur technologie et

ont permis le lancement de nouveaux satellites, Sud-Africain,

Nigérian, Angolais, Algérien et même un deuxième satellite africain

est lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier

satellite technologiquement 100% africain et construit sur le sol

africain, notamment en Algérie. Ce satellite est prévu pour

concurrencer les meilleurs du monde, mais à un coût 10 fois inférieur,

un vrai défi. Voilà comment un simple geste symbolique de 300 petits

millions peut changer la vie de tout un continent. La Libye de Kadhafi

a fait perdre à l’Occident, pas seulement 500 millions de dollars par

an mais les milliards de dollars de dettes et d’intérêts que cette

même dette permettait de générer à l’infini et de façon exponentielle,

contribuant ainsi à entretenir le système occulte pour dépouiller

l’Afrique.

2- Fond Monétaire Africain, Banque Centrale Africaine, Banque

Africaine Des Investissements

Les 30 milliards de dollars saisis par M. Obama appartiennent à la

Banque Centrale Libyenne et prévu pour la contribution libyenne à la

finalisation de la fédération africaine à travers 3 projets phare : la

Banque Africaine d’Investissement à Syrte en Libye, la création dès ce

2011 du Fond Monétaire Africain avec un capital de 42 milliards de

dollars avec Yaoundé pour siège, la Banque Centrale Africaine avec le

siège à Abuja au Nigeria dont la première émission de la monnaie

africaine signera la fin du Franc CFA grâce auquel Paris a la main

mise sur certains pays africains depuis 50 ans. On comprend dès lors

et encore une fois la rage de Paris contre Kadhafi. Le Fond Monétaire

Africain doit remplacer en tout et pour tout les activités sur le sol

africain du Fond Monétaire International qui avec seulement 25

milliards de dollars de capital a pu mettre à genoux tout un continent

avec des privatisations discutables, comme le fait d’obliger les pays

africains à passer d’un monopole publique vers un monopole privé. Ce

sont les mêmes pays occidentaux qui ont frappés à la porte pour être

eux aussi membres du Fond Monétaire africain et c’est à l’unanimité

que le 16-17 décembre 2010 à Yaoundé les Africains ont repoussé cette

convoitise, instituant que seuls les pays africains seront membres de

ce FMA.

Il est donc évident qu’après la Libye la coalition occidentale

déclarera sa prochaine guerre à l’Algérie, parce qu’en plus des ses

ressources énergétiques énormes, ce pays a une réserve monétaire de

150 milliards d’Euros. Ce qui devient la convoitise de tous les pays

qui bombardent la Libye et qui ont tous quelque chose en commun, ils

sont tous financièrement en quasi faillite, les USA à eux seuls ont

14.000 Milliards de dollars de dettes, La France, la Grande Bretagne

et l’Italie ont chacun environ 2.000 milliards de dettes publiques

alors que les 46 pays d’Afrique Noire ont au total moins de 400

milliards de dollars de dettes publiques. Créer des fausses guerres

en Afrique dans l’espoir de trouver de l’oxygène pour continuer leur

apnée économique qui ne fait que s’empirer ne fera qu’enfoncer les

Occidentaux dans leur déclin qui a pris son envol en 1884, lors de la

fameuse Conférence de Berlin. Car comme l’avait prédit l’économiste

Américain Adams Smith, dans son soutient à l’abolition de l’esclavage,

«l’économie de tout pays qui pratique l’esclavage des noirs est en

train d’amorcer une descente vers l’enfer qui sera rude le jour où les

autres nations vont se réveiller »

3- UNIONS REGIONALES COMME FREIN A LA CREATION DES ETATS-UNIS D’AFRIQUE

Pour déstabiliser et détruire l’union Africaine qui va dangereusement

(pour l’Occident) vers les Etats-Unis d’Afrique avec la main de maître

de Kadhafi, l’Union Européenne a d’abord tenté sans y parvenir la

carte de la création de l’UPM (Union Pour la Méditerranée) Il fallait

à tout prix couper l’Afrique du Nord du reste de l’Afrique. Cela a

échoué parce que Kadhafi a refusé d’y aller. Il a compris très vite le

jeu à partir du moment où on parlait de la Méditerranée en associant

quelques pays africains sans en informer l’Union Africaine, mais en y

invitant tous les 27 pays de l’Union Européenne. L’UPM sans le

principal moteur de la fédération africaine était foirée avant même de

commencer, un mort – né avec Sarkozy comme Président et Mubarack, le

vice-président. Ce que Alain Juppé tente de relancer, tout en misant

sur la chute de Kadhafi, bien sur. Ce que les dirigeants Africains ne

comprennent pas est que tant que ce sera l’Union Européennes à

financer l’Union Africaine, on sera toujours au point de départ, car

dans ces conditions, il n’y aura pas d’effective indépendance. C’est

dans le même sens que l’Union Européenne a encouragé et financé les

regroupements régionaux en Afrique. Il était évident que la CEDEAO qui

a une Ambassade à Bruxelles et qui tire l’essentiel de son financement

de l’UE, est un obstacle majeur contre la fédération africaine. C’est

ce que Lincoln avait combattu dans la guerre de sécession aux

Etats-Unis, parce qu’à partir du moment où un groupe de pays se

retrouvent autour d’une organisation politique régionale, cela ne peut

que fragiliser l’organe central. C’est ce que l’Europe voulait et

c’est ce que les Africains n’ont pas compris en créant coup sur coup,

la COMESA, l’UDEAC, la SADC et le Grand Maghreb qui n’a jamais

fonctionné encore une fois grâce à Kadhafi qui lui l’avait très bien

compris.

4- KADHAFI, L’AFRICAIN QUI A PERMIS DE LAVER L’HUMILIATION DE L’APARTHEID

Kadhafi est dans le cœur de presque tous les Africains comme un homme

très généreux et humaniste pour son soutien désintéressé a la bataille

contre le régime raciste d’Afrique du Sud. Si Kadhafi avait été un

homme égoïste, rien ne l’obligeait à attirer sur lui les foudres des

occidentaux pour soutenir financièrement et militairement l’ANC dans

sa bataille contre l’apartheid. C’est pour cela que à peine libéré de

ses 27 ans de prisons, Mandela décide d’aller rompre l’embargo des

Nations Unis contre la Libye le 23 Octobre 1997. A cause de cet

embargo même aérien, depuis 5 longues années aucun avion ne pouvait

atterrir en Libye. Pour y arriver, Il fallait prendre un avion pour la

Tunisie ; arriver à Djerba et continuer en voiture pendant 5 heures

pour Ben Gardane, passer la frontière et remonter en 3 heures de

route par le désert jusqu’à Tripoli. Ou alors, passer par Malte et

faire la traversée de nuit, sur des bateaux mal entretenus jusqu’à la

côte libyenne. Un calvaire pour tout un peuple, juste pour punir un

seul homme. Mandela décida de rompre cette injustice et répondant a

l’ex Président Américain Bill Clinton, qui avait jugé cette visite

«malvenue», il s’insurgea : «Aucun Etat ne peut s'arroger le rôle de

gendarme du monde, et aucun Etat ne peut dicter aux autres ce qu'ils

doivent faire ». il ajouta : « ceux-là qui hier étaient les amis de

nos ennemis, ont aujourd’hui le toupet de me proposer de ne pas

visiter mon frère Kadhafi, ils nous conseillent d’être ingrats et

d’oublier nos amis d’hier ». En effet, pour l’Occident, les racistes

d’Afrique du Sud étaient leurs frères qu’il fallait protéger. C’est

pour cela que tous les membres de l’Anc étaient considérés des

dangereux terroristes, y compris Nelson Mandela. Il faudra attendre le

2 Juillet 2008, pour que le Congrès Américain vote une loi pour rayer

le nom de Nelson Mandela et de ses camarades de l’ANC de cette liste

noire, pas parce qu’ils ont compris la bêtise d’une telle liste, mais

parce qu’on voulait faire un geste pour les 90 ans de Nelson Mandela.

Si les Occidentaux sont aujourd’hui repentis de leur soutient d’hier

aux ennemis de Mandela et sont vraiment sincères lorsqu’on lui donnent

des noms de rue et de places, comment continuer à faire la guerre à

celui qui a permis la victoire de Mandela et son peuple, Kadhafi ?

B- CEUX QUI VEULENT EXPORTER LA DEMOCRATIE SONT-ILS DE VRAIES DEMOCRATIES ?

Et si la Libye de Kadhafi était plus démocratique que les USA, la

France, la Grande Bretagne et tous ceux qui font la guerre pour

exporter la démocratie en Libye ? Le 19 Mars 2003, le Président

Georges Bush lance les bombes sur la tête des Iraquiens avec le

prétexte d’y exporter la démocratie. Le 19 Mars 2011, c’est-à-dire 8

ans plus tard et jour pour jour, c’est le Président Français qui lance

ses bombes sur la tête des Libyens avec le même prétexte de leur

offrir la démocratie. Monsieur Obama, Prix Nobel de la Paix 2009 et

président des Etat Unis d’Amérique, pour justifier qu’il procède à un

déferlement de missiles Cruise de ses sous-marins sur la tête des

Libyens a dit que c’était pour chasser le dictateur Kadhafi du pouvoir

et y instaurer la démocratie.

La question que tout être humain doté de la moindre capacité

intellectuel de jugement et d’appréciation ne peut s’empêcher de se

poser est : ces pays comme la France, l’Angleterre, les USA, l’Italie,

la Norvège, le Danemark, la Pologne dont la légitimité pour aller

bombarder les Libyens se base sur le seul fait de s’être autoproclamés

« pays démocratiques » sont-ils réellement démocratiques ? Si oui,

sont-ils plus démocratiques que la Libye de Kadhafi ? La réponse, sans

équivoque est NON, pour la simple et bonne raison que la démocratie

n’existe pas. Ce n’est pas moi qui l’affirme, mais celui-là même dont

la ville natale, Genève abrite l’essentiel du commandement des Nations

Unies. Il s’agit bien entendu de Jean-Jacques Rousseau né à Genève en

1712 qui affirme dans le chapitre IV du Livre III de son très célèbre

« Contrat Social » que : « il n'a jamais existé de véritable

démocratie, et il n'en existera jamais». Pour qu’un état soit

véritablement démocratique Rousseau pose 4 conditions selon lesquelles

la Libye de Kadhafi est même de loin plus démocratique que les

Etats-Unis d’Amérique, la France et tous les autres qui prétendent lui

exporter la démocratie à savoir :

1- Dimension de l’Etat : plus un état est grand, moins il peut être

démocratique, pour Rousseau l’Etat doit être très petit pour que le

peuple soit facile à rassembler et que chaque citoyen puisse aisément

connaître tous les autres. Avant donc de faire voter les gens, il faut

s’assurer que chacun connaisse tous les autres sans quoi voter pour

voter est un acte dénué de tout fondement démocratique, c’est un

simulacre de démocratie pour élire un dictateur. La structure de

l’organisation de l’Etat Libyen se fonde sur une base tribale qui

regroupe par définition le peuple en de petites entités. Le sentiment

démocratique est plus présent dans une tribu, dans un village que dans

une grande Nation, parce que le fait que tout le monde se connaisse et

que la vie tourne autour des mêmes points communs apporte une sorte

d’autorégulation, d’autocensure même pour peser à chaque instant, la

réaction ou la contre-réaction des autres membres pour ou contre les

opinions qu’on peut avoir. Sous cet angle, c’est la Lybie qui répond

le mieux aux exigences de Rousseau, ce qu’on ne peut pas dire de même

pour les Etats-Unis d’Amérique, la France ou la Grande Bretagne, des

sociétés fortement urbanisées où la majorité des voisins ne se disent

même pas bonjour et donc ne se connaissent pas, même vivant

cote-à-cote pendant 20 ans. Dans ces pays, on est passé directement à

l’étape suivante : « le vote » qu’on a malignement sanctifié afin de

faire oublier que ce vote est inutile à partir du moment où je

m’exprime sur l’avenir d’une nation sans en connaitre ses membres. On

est ainsi arrivé jusqu’à la bêtise du vote des citoyens vivant à

l’étranger. Se connaitre et se parler est la condition essentielle de

la communication pour le débat démocratique qui précède toute

élection.

2- Il faut la simplicité des mœurs et des comportements pour éviter

que l’on passe l’essentiel du temps à parler de justice, de tribunal

pour trouver des solutions aux multitudes querelles d’intérêts divers

qu’une société trop complexe fait naitre naturellement. Les

Occidentaux se dé finissement comme des pays civilisés, donc aux mœurs

complexes et la Libye comme pays dit primitif, c’est-à-dire aux meurs

simples. Sous cet angle, encore une fois, c’est la Libye qui

répondrait mieux aux critères démocratiques de Rousseau que tous ceux

qui prétendent lui donner des leçons de démocratie. Dans une société

complexe, les trop nombreux conflits sont résolus par la loi du plus

fort, puisque celui qui est riche évite la prison parce qu’il peut se

permettre un meilleur avocat et surtout, orienter l’appareil répressif

de l’état contre celui qui vole une banane dans un supermarché, plutôt

que le délinquant financier qui fait crouler une banque. Dans une

ville comme New York où 75% de la population est blanche, 80% des

postes de cadres sont occupés par des Blancs et ils ne sont que 20%

des personnes en prison.

3- L’égalité dans les rangs et dans les fortunes. Il suffit de voir

le classement FORBES 2010 pour voir quels sont les noms des personnes

les plus riches de chacun des pays qui jette la bombe sur la tête des

Libyens et voir la différence avec le salaire le plus bas dans chacun

des pays et faire de même pour la Libye pour comprendre qu’en matière

de redistribution de la richesse du pays, c’est à la Libye d’exporter

son savoir faire à ceux qui la combattent et non le contraire. Même

sous cet angle, selon Rousseau, la Libye serait plus démocratique que

ceux qui veulent pompeusement lui exporter la prétendue démocratie.

Aux Etats-Unis 5% de la population possèdent 60% de la richesse

nationale. C’est le pays le plus déséquilibré, le plus inégal du

monde.

4- PAS DE LUXE. Pour Rousseau pour qu’il y ait la démocratie dans un

pays, il ne faut pas qu’il y ait de luxe parce que selon lui, le luxe

rend nécessaire la richesse et cette dernière devient la vertu,

l’objectif à atteindre à tout prix et non le bonheur du peuple, « le

luxe corrompt à la fois le riche et le pauvre, l'un par la possession,

l'autre par la convoitise ; il vend la patrie à la mollesse, à la

vanité ; il ôte à l'Etat tous ses citoyens pour les asservir les uns

aux autres, et tous à l'opinion ». Ya-t-il plus de luxe en France ou

en Libye ? Ce rapport d’asservissement des employés qui sont poussés

jusqu’au suicide les employés mêmes des entreprises publiques ou

semi-publique, pour des raisons de rentabilité et donc de possession

de luxe d’une des parties est-il plus criant en Libye ou en Occident ?

Le sociologue Américain C. Wright Mills a décrit en 1956 la démocratie

américaine comme « la dictature des élites ». Selon Mills, les

Etats-Unis d’Amérique ne sont pas une démocratie parce qu’en

définitive, c’est l’argent qui s’est substitué au peuple. Le résultat

de chaque élection y est l’expression de la voix de l’argent et non la

voix du peuple. Après Bush-père et Bush-fils, pour les primaires

républicaines de 2012, on parle déjà de Bush-benjamin. En plus, si le

pouvoir politique se base sur la bureaucratie, Max Weber fait

remarquer qu’il y a 43 millions de fonctionnaires et militaires aux

Etats-Unis qui commandent effectivement le pays, mais qui n’ont été

votés par personne et qui ne répondent pas directement au peuple de

leurs activités. Une seule personne (un riche) est donc votée mais le

vrai pouvoir sur le terrain est tenue par une seule caste de riches

qui ne résulte purement et simplement que de nominations comme les

ambassadeurs, les généraux de l’armée etc...

Combien de personnes dans les pays autoproclamés « démocratiques »

savent qu’au Pérou la constitution interdit un deuxième mandat

consécutif au président de la république sortant ? Combien de

personnes savent qu’au Guatemala, non seulement le président sortant

ne doit plus jamais se présenter comme candidat à cette fonction, mais

qu’en plus à aucun degré de parenté, aucun membre de sa famille ne

pourra plus prétendre à cette fonction ? Combien savent que le Rwanda

est le pays qui intègre politiquement le mieux les femmes au monde

avec 49% de parlementaires femmes ? Combien savent que dans le

classement de la CIA 2007(le dernier), sur 10 pays les mieux gérés au

monde, 4 sont Africains ? Avec la palme d’or à la Guinée équatoriale

dont la dette publique ne représente que 1,14% de son PIB.

La guerre civile, les révoltes, les rebellions sont les ingrédients

d’un début de démocratie soutient Rousseau. Parce que la démocratie

n’est pas une fin, mais un processus permanent pour réaffirmer les

droits naturels des humains que dans tous les pays du monde (sans

exception) une poignée d’hommes et de femmes, confisquant le pouvoir

du peuple, l’oriente pour se maintenir aux affaires. On trouve ici et

là des formes de castes qui usurpent le mot « démocratie » qui doit

être cet idéal vers lequel tendre et non un label à s’approprier ou un

refrain à vanter parce qu’on est juste capable de crier plus fort que

les autres. Si un pays est calme comme la France ou les Etats-Unis,

c’est-à-dire sans aucune révolte, pour Rousseau cela veut tout

simplement dire que le système dictatorial est suffisamment répressif

pour empêcher toute tentative de rébellion. Si les Libyens se

révoltent, ce n’est pas une mauvaise chose. C’est prétendre que les

peuples acceptent stoïquement le système qui les opprime partout dans

le monde sans réagir qui est très mauvais. Et Rousseau de conclure : «

Malo periculosam libertatem quam quietum servitium -traduction :

S'il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement.

Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes ». Dire qu’on

tue les Libyens pour leur bien est un leurre.

B- QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?

Après 500 ans de relations de dominateur et de dominé avec l’Occident,

il est dès lors prouvé que nous n’avons pas les mêmes critères pour

définir le bon et le méchant. Nous avons des intérêts profondément

divergents. Comment ne pas déplorer le Oui de 3 pays africains au sud

du Sahara, Nigeria, Afrique du Sud et Gabon pour la résolution 1973

inaugurant la nouvelle forme de colonisation baptisée « protection des

peuples », validant la théorie raciste que les Européens véhiculent

depuis le 18ème siècle selon laquelle l’Afrique du Nord n’a rien à

partager avec l’Afrique Subsaharienne, l’Afrique du nord serait ainsi

plus évoluée, plus cultivée et plus civilisée que le reste de

l’Afrique. Tout se passe comme si la Tunisie, l’Egypte, la Libye,

l’Algérie ne faisaient pas partie de l’Afrique. Même les Nations Unies

semblent ignorer la légitimité de l’Union Africaine sur ses états

membres. L’objectif est d’isoler les pays d’Afrique subsaharienne afin

de mieux les fragiliser et les tenir sous contrôle. En effet, dans le

capital du nouveau Fond Monétaire Africain (FMA), l’Algérie avec 16

milliards de dollars et la Libye avec 10 milliards de dollars

contribuent à eux tous seuls pour près de 62% du capital qui est de 42

milliards de Dollars. Le premier pays d’Afrique subsaharienne et les

plus peuplés, le Nigeria suivi de l’Afrique du Sud arrivent très loin

derrière avec 3 milliards de dollars chacun.

C’est très inquiétant de constater que pour la première fois de

l’histoire des Nations Unies, on a déclaré la guerre à un peuple sans

avoir exploré au préalable la moindre piste pacifique pour solutionner

le problème.

L’Afrique a-t-elle encore sa place dans une telle organisation ? Le

Nigeria et l’Afrique du Sud sont disposés à voter OUI à tout ce que

l’Occident demande, parce qu’ils croient naïvement aux promesses des

uns et des autres de leur donner une place de membre permanent au

Conseil de Sécurité avec le même droit de veto. Ils oublient tous les

deux que la France n’a aucun pouvoir de leur attribuer le moindre

poste. Si elle l’avait, il y a belle lurette que Mitterrand l’aurait

fait pour l’Allemagne de Helmut Kohl. La reforme des Nations Unies

n’est pas à l’ordre du jour. La seule manière de compter, est la

méthode chinoise : tous les 50 pays africains doivent quitter les

Nations Unies. Et s’ils doivent y retourner un jour, ne le faire que

s’ils ont obtenu ce qu’ils demandent depuis longtemps, un poste pour

toute la fédération africaine, sinon rien.

Cette méthode de la non-violence est la seule arme de justice dont

disposent les pauvres et les faibles que nous sommes. Nous devons tout

simplement quitter les Nations Unies, car cette organisation de par sa

configuration, de par sa hiérarchie est aux services des plus forts.

Nous devons quitter les Nations Unies afin de marquer notre

réprobation de cette conception du monde basée uniquement sur

l’écrasement du plus faible. Tout au moins ils seront libres de

continuer de le faire, mais pas avec notre signature, pas en rappelant

que nous sommes d’accord alors qu’ils savent très bien qu’ils ne nous

ont jamais interrogés. Et même quand nous avons donné notre propre

point de vue, comme la rencontre de samedi 19/3 à Nouakchott avec la

déclaration sur la contrariété à l’action militaire, ceci a été passé

tout simplement sous silence pour aller accomplir le forfait de

bombarder le peuple africain.

Ce qui arrive aujourd’hui est le scénario déjà vu auparavant avec la

Chine. Aujourd’hui, on reconnaît le gouvernement Ouattara, on

reconnaît le gouvernement des insurgés en Libye. C’est ce qui s’est

passé à la fin de la deuxième guerre mondiale avec la Chine. La soit

disante communauté internationale avait choisi Taiwan comme unique

représentant du peuple Chinois en lieu et place de la Chine de Mao. Il

faudra attendre 26 ans, c’est-à-dire le 25 octobre 1971 avec la

résolution 2758 que tous les Africains devraient lire, pour mettre fin

à la bêtise humaine. La Chine est admise, sauf qu’elle a prétendu et

obtenu d’être membre permanent avec doit de veto, si non elle n’entre

pas. Cette exigence satisfaite et la résolution d’admission entrée en

vigueur, il faudra attendre un an pour que le 29 septembre 1972, le

Ministre Chinois des Affaires Etrangères donne sa réponse avec une

lettre au Secrétaire Général des Nations Unies, pas pour dire Oui ou

Merci, mais pour faire des mises au point, en garantie de sa dignité

et de sa respectabilité. Qu’est-ce que l’Afrique espère obtenir des

Nations Unies sans poser un acte fort pour se faire respecter ? On a

vu en Cote d’Ivoire un fonctionnaire des Nations Unies se considérer

au dessus d’une institution constitutionnelle de ce pays. Nous sommes

entrés dans cette organisation en acceptant d’être des serfs et croire

que nous serons invités à table pour manger avec les autres dans les

plats que nous avons lavés est tout simplement crédule, pire, stupide.

Quand l’UA reconnaît la victoire de Ouattara sans même tenir compte

des conclusions contraires de ses propres observateurs envoyés sur le

terrain, juste pour faire plaisir à nos anciens maîtres, comment

peut-on nous respecter ? Lorsque le président Sud-Africain Zuma

déclare que Ouattara n’a pas gagné les élections et change à 180°

disant le contraire après une petite visite de 8 heures à Paris, on

peut se demander ce que valent ces dirigeants qui représentent et

parlent au nom de 1 milliard d’Africains.

La force et la vraie liberté de l’Afrique viendront de sa capacité à

poser des actes réfléchis et en assumer les conséquences. La dignité

et la respectabilité ont un prix. Sommes-nous disposés à le payer ? Si

non, notre place reste à la cuisine ou aux toilettes pour garantir le

confort des autres. D’ici là, en Libye, les bombes qu’on nous décrit

comme des rosiers qui tombent du ciel pour reboiser le désert libyen,

sont françaises, américaines, britanniques, italiennes, canadienne,

norvégienne, mais les victimes sont africaines, toutes africaines. Oui

c’est une guerre déclarée à tout le peuple africain, pas à un homme,

pas à un pays.

Genève le 28/03/2011

Jean-Paul Pougala - pougala@gmail.com

(*) Jean-Paul Pougala est un écrivain d’origine camerounaise,

directeur de l’Institut d’Etudes Géostratégiques et professeur de

sociologie et de géopolitique à l’Université de la Diplomatie de

Genève en Suisse.