
«Seule la façade est tombée et
les déterminants de la crise étaient là depuis longtemps: corruption impliquant
toutes les sphères, au plus haut niveau, jusqu’au palais présidentiel de
Koulouba, une économie largement informelle (…), des trafics en tout genre. (…)
C’est pathétique, le discours de la classe politique malienne est pathétique!
Pas un homme ne sort du lot… »
Le Burkina Faso en prend aussi
pour son grade : selon Laurent Bigot, il est un «élément perturbateur
dans la médiation qui a aggravé la crise au Mali» et il pourrait bien subir
la même crise : «Ce n’est pas passé loin il y a un an, ça peut tout à
fait se reproduire. Il n’y a pas d’armée, pas de classe politique, une société
civile plus ou moins organisée et surtout une économie en coupe réglée par le
clan présidentiel, une corruption qui dépasse l’entendement, une implication
dans les trafics de la sous-région jusqu’au proche entourage du président».
Pour le dirigeant du Quai
d’Orsay, on peut reprocher à la France «un sentiment de supériorité et une
paresse intellectuelle» qui l’ont empêchée de faire la bonne analyse de la
situation, mais il n’est pas question de tenir l’ancienne puissance coloniale
pour responsable de ce délitement : «Si les Africains veulent la
démocratie, c’est à eux d’en payer le prix (…) C’est votre pays, souverain
depuis 50 ans. Il faut arrêter de dire que c’est la faute aux anciennes
puissances coloniales. Tout ça c’est de la foutaise! Les choses ont bien
changé, heureusement. Plus de la moitié de la population n’a pas connu l’époque
coloniale.»
Pour Laurent Bigot,
sous-directeur pour l’Afrique de l’Ouest au ministère des Affaires étrangères,
le Mali est «une démocratie de façade »
Lu sur: http://agenceecofin.com/avis-d-expert/3007-5996-un-diplomate-francais-fustige-la-classe-politique-du-mali-et-du-burkina