mardi 6 novembre 2012

L’EXCEPTION QUI CONFIRME LA REGLE



Le droit de grève est le droit pour une personne employée de cesser le travail pour manifester un désaccord. La grève est la cessation collective, concertée et totale du travail en vue de présenter à l'employeur des revendications professionnelles.

Les Taximen de la ville de Niamey sont ils des fonctionnaires de l’Etat du Niger ? Ont-ils un numéro de matricule de la fonction publique ? Rendent-ils un service public au nom de l’Etat du Niger ? Oublions un moment qu’ils soient des nigériens, mais considérons les taximen en tant qu’entrepreneurs privés de leur Etat;  peuvent-ils par conséquent, exiger une quelconque faveur à l’Etat du Niger comme s’ils en étaient des fonctionnaires ?

La réponse à ces questions est toujours non. Le droit de grève est un élément du droit de travail existant que dans un cadre contractuel liant un employeur et son employé. Dans le cas de l’Etat du Niger et des Taximen vous n’avez aucune de ces deux parties.
De même, les taximen n’ont pas à déclarer une grève. C’est insensé.  Car, s’il faut le rappeler, nous sommes bien dans le libéralisme. Le prix de l’essence est à XFCFA. Ce n’est pas la force, car la dictature est finie.  Ça leur convient, ils achètent, ça ne leur  convient pas, ils n’achètent pas. Ils sont libres d’agir comme bon leur semble. Donc, par rapport à cela, les taximen fixent un prix qui leur permet, tout comme la SORAZ, de faire face à leurs charges d’investissement et d’exploitation. Ça s’appelle du libéralisme.  Tu as besoin de faire une course, le prix de la course en taxi est de X+2 FCFA.  Ce n’est pas la force,  car la dictature est finie.  Ça te convient, tu montes, ça ne te convient pas, tu marches à pied  ou à bicyclette. Ça s’appelle du libéralisme.

Les taximen qui ont pris l’initiative d’une grève tout comme le ministère du Transport qui a pris l’initiative d’un décret ou d’un arrêté, nous ont infligé une excellente preuve d’amateurisme institutionnel créant un chaos inutile et une crise latente pouvant dégénérer en une crise plus profonde.

Mais il n’y a pas de grève entre des privés et l’Etat, car il n’ ya pas contrat de travail entre les deux ni contrat de fourniture, etc… aucun lien de réciprocité et de contrepartie.
Ce qu’il y a entre les deux parties, ce sont les impôts et taxes précédant l’autorisation d’exercer et l’engagement à respecter par la suite les lois d’ordre public et le code de la route. Le taximan est un commerçant.  Ses prix et ses marges ne regarde que lui ou son employeur.  L’Etat ne lui impose pas d’horaire de travail, qu’il dort ou qu’il ne mange, l’Etat n’en a rien à glandé. L’Etat a reçu autorité du peuple pour faire ce qu’il ya de mieux dans la gestion des affaires du pays. En ce sens, l’Etat peut faire ce qu’il veut dans la limite du raisonnable et des intérêts communs aux Nigériens. Aussi, une frange de ce peuple ne peut, en raison de ses activités propres, de ses intérêts à elle, quelque soit son influence, exiger une faveur exceptionnelle sans que le peuple dans son ensemble n’ait eu à se prononcer sur la question. 

Ainsi, en tant qu’acteur économique, les taximen doivent se soumettre ou s’adapter comme ils peuvent. Ils n’ont rien à exiger à l’Etat car ils ne sont pas les seuls que la mesure du prix de l’essence concerne. Ils n’ont donc nullement le droit à une quelconque faveur dont le refus leur donnerait un droit de grève.

Mais en réalité, c’est l’Etat du Niger qui est responsable de cette mauvaise interprétation des rôles.  En effet, c’est lui le premier à prendre l’initiative une relation complaisante avec les taximen lorsqu’il leur octroya, de façon injuste car discriminatoire, une subvention. Créant ainsi, ex nihilo, sans aucun soubassement juridique, de façon unilatérale, des charges financières pour l’Etat du Niger.  C’est ce droit injustifié qui aujourd’hui à fait des petits qui ont engendré le présent litige. En tant que taximen, ces acteurs économiques privés n’ont aucun droit dont ne pourrait jouir un autre nigérien sur l’Etat du Niger. 

Par ailleurs, l’Etat n’a aucun droit de vouloir s’immiscer dans la fixation des prix dans une économie libérale. Dire le contraire c’est admettre la nature humaine et la culture sociale de notre organisation  et admettre que le libéralisme imposé par les institutions financières internationales  n’est pas adapté à notre économie ou que la nature de notre économie n’est pas adaptée à l’esprit libérale des ces banques et institutions financières. 

Si l’Etat devait fixer le prix des biens et services, il devra le faire pour tous les biens et services et pas seulement pour les acteurs économiques les plus faibles.  Mais il doit commencer par fixer le prix de ce qui fait aujourd’hui la différence dans le rang des pays : les ressources humaines. Il faut que soit réévalué le travail et l’exploitation des nigériens. Car les grands groupes internationaux feraient des superbes rentabilités en payant les salaires plus bas de la cedeao aux Nigériens.

Fixer les prix suppose de les contrôler. Et ce contrôle des prix exige de l’Etat de rentrer dans la structure des prix en organisant les filières afin de s’assurer une pratique des prix viable et surtout compétitive à toute l’économie. En d’autres termes, si l’Etat veut s’assurer le prix de certains biens et services, comme le prix de la course de taxi,  il doit nécessairement faire sa part de sacrifice en subventionnant le prix du litre d’essence à la pompe.

Si l’Etat doit mettre en place un contrôle des prix, ce qui serait d’ailleurs une bonne chose, ce n’est pas en contrôlant le prix de la course du taxi que l’économie en ressentir les bienfaits. Si les hommes de l’Etat avaient à l’esprit la compétitivité de notre économie, ils se préoccuperaient du pouvoir d’achat des nigériens en veillant à des prix soutenables dans le secteur des télécoms et surtout surtout surtout du secteur de l’énergie qui participent énormément et de façon décisive dans le cout de production au Niger des biens et services.  Si les hommes de l’Etat avaient à l’esprit la compétitivité de notre économie et la lutte contre les crises alimentaires, ils feraient en sorte que les prix des produits de premières nécessités, dans notre contexte de crise alimentaire récurrente, soient toujours accessibles aux plus pauvres des nigériens.  Ce n’est pas en imposant un prix de taxi et en enfermant les taximen que l’Etat va lutter contre l’inflation, la cherté du cout de la vie et la pauvreté des nigériens. 

Et ce n’est pas le fait que l’Etat octroi un numéro de License qui peut lui donner le droit de fixer les droits d’une activité commerciale. Si cela devait être le cas, alors l’Etat devrait aussi fixer les prix pour les opérateurs de télécommunications. On pourrait par ailleurs noter que le Niger est un des pays de l’Uemoa où le coût de la communication est le plus élevé. Mais l’Etat ne peut pas interférer dans la fixation des prix des produits tant qu’ils ne participent à maitriser les couts de production des biens et services que ce soit en subventionnant ou en faisant une fiscalité réfléchie.

Afin, je voudrai attirer l’attention de nos dirigeants sur les enjeux ridicules et lamentables de cette polémique avec les taximen au moment où les autres nations dans le monde cherchent et trouvent des solutions alternatives aux énergies fossiles ; quand les autres cherchent et trouvent des solutions aux problèmes de bien être de leur population. Au moment, ou le Maroc met en place le projet desertec ( plus d’infos ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_Desertec, http://www.desertec.org/ )
Que le Cameroun fait ses projets structurants
http://cameroonblog.info/2012/05/25/les-projets-structurants-du-cameroun-un-veritable-levier-pour-le-developpement/, http://www.kribiport.cm/fr/ ,http://www.lesafriques.com/produits-de-base/cameroun-grand-projet-de-bauxite.html?Itemid=308?articleid=11924, http://www.agenceecofin.com/electricite/0611-7430-cameroun-hydromine-inc-va-construire-deux-centrales-hydroelectriques-de-1200-mw-et-330-mw,  ), Pendant que la Côte d'ivoire se reconstruit http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/09/03/apres-deux-ans-de-fermeture-les-universites-ivoiriennes-rouvrent-leurs-portes_1754981_3212.html ;  Que la Guinée Buissau,  l’Angola ou la sierra Leone avancent,  nous sommes bloqués depuis plus d'une année sur des promesses électorales, qui ont du mal à sortir de terre. Et nous sommes là à perdre du temps et de l’énergie sur une crise sans enjeux :  Combien de grande ville au Niger ont des taxis ? Combien de nigériens sur les 16 millions prennent un taxi ? 

Regarder comment ce pouvoir qui a fait presque 20 ans d’opposition, à chanter la bonne et douce chanson de la démocratie, joue les apprentis dictature, dépense ses énergies et nos impôts en emprisonnant des pauvres chauffeurs de taxi mettant ainsi à mal l’autorité de l’Etat. La honte. 

En conclusion, l’Etat du Niger ne peut pas défendre l’idée d’un équilibre financier au niveau d’une société privée (la SORAZ) , pour expliquer le prix de l’essence à la pompe et refuser de comprendre la même idée d’équilibre financier au niveau des taximen qui se battent au jour le jour pour vivre. Ce n’est pas en détruisant les emplois des taximen, lorsqu’ils les emprisonnent, que nos Dirigeants vont créer 50 000 emplois par an.
 
C’est le libéralisme qu’ils disent non ? Chacun fait ce qui l’arrange le plus. Ce qui lui permet de s’en sortir. Point. Ceux qui peuvent prendre le taxi le prenne et ceux qui ne le peuvent pas, ils font du sport. Ça ne me regarde pas, ça ne vous regarde pas. C’est ça le libéralisme. 

Mais on sait que le but du libéralisme est de créer les meilleures conditions à l’épanouissement du capitalisme. Ce capitalisme qui, dans un contexte globalisé, n’hésite pas à adopter des impostures impérialistes, si nécessaires, pour défendre ses intérêts au détriment de ceux des peuples de la terre. 

Le peuple du Niger, en ses hommes et ses femmes, en jeunes et ses vieux, ses riches et ses pauvres, ses taximens et ses policiers, en ses enseignants et ses contractuels,  à le droit inaliénable et eternel en tant que Nigérien de jouir des ressources de son sous sol.
 
C’est indécent de défendre ce libéralisme au niveau de SORAZ et de vouloir imposer à une frange du peuple (les taximen) de payer les frais de la politique sociale de soi disant régime socialiste à la solde des capitaux internationaux….Il met en cause les taximen. Une manière de diviser encore plus notre peuple appauvri, de vouloir faire croire au peuple que le problème ce sont les taximen.  

Non ! le problème, ce sont nos dirigeants.
Ce sont eux qui pendant 50 ans ont collaborés avec Areva dans l’exploitation de l’Uranium contre notre peuple ;  Ce sont eux qui ont collaboré avec les Canadiens, ça fait aujourd’hui presque 20 ans  dans exploitation de l’or contre notre peuple ; Ce sont encore eux qui aujourd’hui collaborent avec les chinois contre notre peuple dans l’exploitation du pétrole.

Car il faut qu’on se le dit , dans tous les pays du monde les gouvernements défendent les intérêts de leur peuple. En règle générale, Le gouvernement russe défend les intérêts de son peuple russe, le gouvernement chinois défend les intérêts de son peuple chinois, le gouvernement français défend les intérêts de son peuple français, le gouvernement Anglais défend les intérêts de son peuple anglais, le gouvernement Israélien défend les intérêts de son peuple israélien, le Gouvernement Palestinien défend les intérêts de son peuple Palestinien…...Le Gouvernement Nigérien étant l’exception qui confirme la règle.

Mais donc à quoi nous servent nos dirigeants au Niger s’ils ne peuvent pas nous défendre? Qui défend le peuple au Niger ? Quand est-ce que le peuple va défendre ses propres intérêts, sa propre volonté ?

IBRAHIM CHAIBOU D.I

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